Les cimentiers sont en passe de se racheter une bonne conduite. Dans son édition du jour, L’Economiste constate que le secteur du bâtiment est passé de pollueur à dépollueur, en l’espace de 16 ans, pour devenir aujourd’hui «producteur d’environnement».
Il faut dire que les opérateurs du ciment ont souvent été au coeur de nombreuses polémiques. La dernière en date: celle des déchets RDF (combustibles alternatifs) italiens pour laquelle la profession n’a pas «su communiquer et expliquer à la société civile ce qu’est le RDF», comme l’indique dans les colonnes de L’Economiste, Mohamed Chaibi, président de l’association professionnelle des cimentiers (APC). Et pour cause, ce sont des énergies vertes permettant de substituer une partie des énergies fossiles (charbon, fuel, coke de pétrole…). «Leur valorisation en four de cimenterie contribue à la réduction des émissions de GES», assure la même source.
Aujourd’hui, l’association veut faire table rase du passé et «mettre en évidence ses initiatives pour lutter contre le changement climatique». Partenaire de la prochaine COP22, la profession compte faire profiter de ses efforts pour réduire les émissions de CO2, directes et indirectes, par tonne de ciment produite. L’occasion aussi d’exposer ses programmes de performance industrielle, de recherche & développement, d’utilisation d'énergies renouvelables ou encore de valorisation des gestions ménagers. A cela s’ajoutent les programmes d’utilisation de combustibles de substitution.
Les opérateurs veulent ainsi réduire leurs émissions de CO2 à travers des actions concrètes. A commencer par la création de parcs éoliens qui a permis de réduire de 375.000 tonnes de CO2 l'empreinte sur l’environnemen de cette filière. «Les émissions de CO2/tonne de ciment sont aujourd’hui de 592 kg alors qu’elles étaient de 680 dans les années 2000». Les cimenteries marocaines font même mieux que les Européennes.
Aujourd’hui, les cimentiers sont fiers d’annoncer que les gains économiques de leurs actions environnementales et sociales ont profité à hauteur de 80% à l’environnement et à la collectivité. Ces efforts ont nécessité de lourds investissements estimés à quelque 3,5 milliards de DH depuis 2003. « Un effort qui a été payant de retour puisque le secteur a pu réduire de 66% les dommages causés à l’environnement et ce, au moment ou la capacité de production a augmenté de 120%».