Le patronat prend très au sérieux la hausse des coûts de manutention portuaire des containers. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que «le conseil d’administration de la CGEM, réuni vendredi 31 mars, a mandaté Mohamed Talal, fraîchement nommé à la commission logistique, pour prendre en charge le dossier». Le journal soutient ainsi que ce dernier devrait rencontrer le management de l’Agence nationale des ports (ANP), les manutentionnaires et les agents maritimes pour identifier les sources de surcoût.
En effet, la CGEM conteste les tarifs appliqués. Le patronat constate un renchérissement des coûts des prestations portuaires, suite à l’augmentation «anormale» des frais de manutention, une augmentation de l’ordre de 22%. Il est important pour la confédération «de mettre à part la tarification, d’identifier les niches d’économies et d’instaurer la transparence de la tarification». Il en va de la sauvegarde de la compétitivité des entreprises. Pour ce faire, un benchmark avec les tarifs appliqués par les ports du pourtour méditerranéen, pour améliorer les prix, est nécessaire. Il est aussi important de passer au crible la structure des prix des manutentionnaires.
Plus globalement, le journal assure que «les membres du patronat s’interrogent sur les ratés de la réforme portuaire qui a introduit l’unicité de la manutention à bord des navires et sur les quais, sans que cela ne se traduise, en fin de compte, par la réduction des coûts». Il faut dire que les prix n’ont cessé d’augmenter. La dernière hausse (22% des frais de services portuaires) en date n’a évidemment pas plu aux opérateurs économiques. Pour Abdelilah Hifdi, président de la Fédération du transport/CGEM, cité par L’Economiste, «la loi autorise effectivement les sociétés de manutention portuaire à augmenter leurs tarifs à raison de 2% par an, mais pas avec un effet rétroactif. Il se trouve que dans ce cas, l’ANP, en tant que régulateur, n’a pas fait son travail de régulation».
A noter que tous les ports où il y a un trafic de containers sont concernés par la hausse des tarifs, à l’exception de TangerMed.