«A l’image du ralentissement du crédit bancaire, les opérations sur le marché de la dette privée ont connu une baisse de régime en 2015», peut-on lire dans la livraison de L’Economiste datée du 18 mars. Les montants levés ont en effet dévissé de 32%, à 53 milliards de dirhams. Quant aux émissions obligataires, elles ont reculé de 6% à 11 milliards de dirhams. De leur côté, les émissions de certificats de dépôt ont été divisées par deux, conséquence de l’atonie du crédit. Même les sociétés de financement capables de lever des fonds à des taux attractifs auprès des banques ont réduit leurs opérations. Seules les émissions de billets de trésorerie marquent une forte hausse de 40%.
La tension sur les trésoreries des entreprises explique le recours important à ce canal. Le marché de la dette privée n’intéresse qu’une poignée d’entreprises. En vingt ans, cette source alternative de financement n’a pas réellement réussi à bousculer l’hégémonie du crédit bancaire. Certes, les émissions obligataires sont passées de 897 millions de dirhams en 1997, à 11 milliards de dirhams en 2015. Il reste que les opérations sur ce marché sont dominées par les institutions financières. La baisse des taux d’intérêts ne semble pas être un élément décisif. L’année dernière, en dehors des opérations des institutions financières et des entreprises en phase de restructuration, les montants levés se sont limités à 2,5 milliards de dirhams. Pour L’Economiste, «il y a un travail de sensibilisation à effectuer auprès des PME pour accroitre le nombre d’entreprises éligibles au financement sur le marché des capitaux».