L’information a pris de court le marché. Non pas que le désengagement de la Caisse de dépôt et de gestion de la société Med Paper soit une surprise. En revanche, le rachat de ses parts par le groupe Sefrioui était complètement inattendu.
Mercredi 5 juillet, l’Autorité marocaine des marchés des capitaux annonçait que la société Aliken avait acquis plus de 800.000 titres de Med Paper, atteignant une part de 31,52 % dans son capital. Aliken s'avère être une société immobilière de la famille Sefrioui dont le représentant n'est autre que le magnat du secteur, Anas Sefrioui.
Cette transaction est une surprise à plus d’un titre. D’abord au vu de la situation de l’entreprise. Celle-ci est dans une situation financière difficile, enchaînant les déficits depuis quelques années, en raison de la forte concurrence des importateurs. Des mesures de sauvegarde ont d’ailleurs été instaurées en début d’année pour contrer les importations massives de papier en bobine ou en rame suite à une plainte déposée par la société.
Ensuite, l’opération de désengagement du capital de Med Paper effectuée par des membres de la famille Sefrioui en juin 2015 ne laissait pas présager un retour en force deux ans plus tard, d'autant qu’ils y ont laissé des plumes. Née de la fusion entre Papelera de Tetuan et Safripac en 2009, opération qui avait acté l’entrée de la famille Sefrioui dans la société, Med Paper avait vu la valeur de ses actions se diviser par sept (passant de 133 DH l’année de la fusion à moins de 20 DH au moment du désengagement). Tentent-ils de se rattraper aujourd’hui, alors que l’entreprise entrevoit de meilleures perspectives grâce aux mesures de sauvegarde? Ce qui est sûr pour l'heure, c'est qu'avec cette opération, les Sefrioui reprennent le contrôle de la société après le désengagement de la CDG, de quoi leur permettre de prendre facilement les décisions stratégiques permettant l'atteinte des objectifs de leur investissement.