Gros déficit de la balance des échanges extérieurs pharmaceutiques en 2014. Selon l’analyse de L’Economiste, les besoins se chiffrent à 4 milliards de DH. Ce déficit n’a cessé de se creuser d'année en année, dans un contexte où les importations continuent de largement dépasser le niveau des exportations: 4,8 milliards de DH d'achats contre un chiffre d'affaires à l'export de 884 millions de DH sur la même année, note le journal. Pour les opérateurs sondés par le quotidien, «le Maroc dispose d'un outil industriel et pourrait substituer une partie importante des importations par des produits pharmaceutiques fabriqués localement». C'est le cas pour les vaccins et sérums importés pour une valeur de plus de 1 milliard de DH, soit près de 20,7% du total des achats du secteur.
La facture est aussi élevée au niveau de la rubrique «autres médicaments» qui compte les produits coûteux pour le cancer, ainsi que des produits courants: 2,7 milliards et 55,3% des achats. Cela indigne des opérateurs cités par le journal: «Certains médicaments destinés aux maladies lourdes ne peuvent être fabriqués localement. Mais notre hantise est que l'import s'accroît de plus en plus au risque de mettre les industries locales en difficulté». Ils craignent ainsi que le Code de la pharmacie et du médicament ne soit «amendé» par une logique qui favoriserait l'import.
Il faut dire, comme le constate L’Economiste, que les accords de libre-échange ont fortement favorisé l’explosion des importations du secteur. «Avec l'Union Européenne, elles sont passées de 1 milliard en 2000 à 4,4 milliards de DH en 2014». Avec les USA, les achats ont atteint 404,5 millions en 2014 alors qu’ils n’étaient que de 75,3 millions de dirhams en 2005. A l’inverse, les ventes ont baissé au cours des dernières années. L'Afrique est, en revanche, un bon marché pour le Maroc. «Le chiffre d'affaires est sur un trend haussier continu», note le journal. Sauf que le Maroc reste focalisé sur les pays francophones et a du mal à percer dans les autres zones.