Hausse du taux directeur: le crédit bancaire résiste en 2022, un recul est attendu pour cette année

L’encours du crédit bancaire accordé par les différentes banques au Maroc s'est établi à 1.060 milliards de dirhams, à fin 2022.

Malgré trois hausses successives du taux directeur en 2022, l’encours des crédits bancaires a augmenté de 6,5% par rapport à 2021. Les effets tardifs du resserrement de la politique monétaire conjuguées au recul des cours sur le marché international devraient néanmoins inverser la tendance

Le 25/07/2023 à 17h26

Les trois hausses successives du taux directeur pour un total de 150 points de base en 2022 n’ont pas suffi à freiner la distribution des crédits bancaires. Ces derniers ont augmenté de 6,5% par rapport à 2021 pour s’établir à 1.060 milliards de dirhams.

Cette évolution est portée par une hausse de 10,1%, à 482 milliards de dirhams, des crédits accordés aux entreprises privées et une hausse de 22,7%, à 54,7 milliards de dirhams, pour les entreprises publiques, souligne le dernier rapport annuel de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib.

En effet, l’accroissement du crédit bancaire reflète la hausse des besoins de trésorerie des entreprises dans un contexte de hausse des prix des produits énergétiques et des matières premières sur le marché international.

«L’accélération du crédit bancaire en 2022 a été essentiellement soutenue par les crédits aux entreprises qui ont eu besoin de financer la hausse de leur besoin de financement face à la conjoncture inflationniste», a expliqué la directrice de la supervision bancaire, Hiba Zahoui, lors d’un point de presse tenu lundi 24 juillet à Casablanca.

Recul du crédit bancaire en 2023

Néanmoins un recul de l’encours des crédits bancaires est attendu cette année. La transmission des hausses du taux directeur aux taux débiteurs des banques commerciales a commencé à se ressentir au premier trimestre de 2023, assure Hiba Zahoui. De plus, les cours des matières premières sur le marché international suivent une tendance baissière depuis quelques mois.

«Les effets du resserrement de la politique monétaire sont observés beaucoup plus sur 2023. On s’attend à un ralentissement du crédit sur l’ensemble de l’année», a souligné la directrice de la supervision bancaire.

Et d’ajouter: «On note déjà un ralentissement des crédits de trésorerie qui n’est pas nécessairement lié à la hausse du taux, mais plus au fait qu’il y a eu une diminution des prix des matières premières à l’international, notamment pour l’énergie et les céréales et donc un recul du besoin de financement des entreprises».

Par Safae Hadri
Le 25/07/2023 à 17h26