On sait que Aziz Rabbah, ministre PJD de l'Equipement et du transport, n'a jamais porté dans son coeur son prédécesseur Karim Ghellab, ministre istiqlalien qui se trouve aujourd'hui réduit au statut de “simple” député après avoir quitté le perchoir au profit de Rachid Talbi Alami. Mais de quoi il en retourne exactement ?
Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce mercredi 12 novembre, titre en Une “Rabbah dévoile des dépassements dans des études relatives à de grands chantiers supervisés par le roi”. Le journal affirme que le ministre PJD, qui s'exprimait lors d'une journée d'étude, lundi dernier, a carrément jeté un pavé dans la mare en dévoilant les dépassements imputés à des cabinets d'études. De ce fait, affirme Akhbar Al Yaoum, citant le jeune ministre islamiste, le département a du reprendre à zéro plusieurs études qui manquaient de consistance.
Plus grave, le ministre a affirmé que des cabinets d'études, qui n'avaient pas d'existence réelle et ne disposant même pas de siège social, avaient remporté de juteux marchés. Cependant, Aziz Rabbah n'en a pas dit davantage sur ces présumés cabinets d'études qui auraient remporté des marchés relatifs à de grands chantiers suivis ou inaugurés en personne par Mohammed VI. À moins qu'il s'agisse, enchérit le journal des marchés relatifs aussi bien au TGV qu'aux aéroports de Casablanca et Marrakech.
C'est celui qui le dit qui l'est !
Simple coïncidence ? Le même mercredi 12 novembre, c'est Ennass qui prend le contrepried de son confrère Akhbar Al Yaoum pour dire tout à fait le contraire. “Scandale au sein du ministère de Rabbah... Une société fictive remporte un marché et l'affaire est devant la justice”, peut-on lire sur la Une de ce journal. Grosso modo, explique le quotidien, cela se passe sous l'ère Rabbah avec une société qui a remporté un grand marché alors qu'elle venait à peine d'être mise en place. Ladite compagnie aurait été créée, selon Ennass, pour arracher le marché d'exploitation de la ligne maritime entre Tanger et le sud de l'Espagne. Mieux: le fondateur de cette compagnie aurait été condamné en 2013 pour escroquerie. Le plaignant, à l'époque, explique le journal, n'est autre que le beau-frère du président guinéen qui aurait été impliqué dans un marché de 700 containers et un bateau pour opérer entre le Maroc et la république Centrafricaine.
Et pour ne rien arranger, Al Massae s'y met à son tour. Dans la rubrique “Confidentiel”, sur sa Une, le journal écrit que Aziz Rabbah s'apprête à transmettre à la justice plusieurs dossiers et notamment des affaires ayant trait à la direction de la marine marchande que chapeautait auparavant un proche de Karim Ghellab. Visiblement, la guerre entre PJD et Istiqlal, et entre Rabbah et Ghellab, est partie pour alimenter encore et encore la chronique.