Ce n'est pas pour rien qu'Aziz Akhannouch, le ministre de l'Agriculture, a choisi Kénitra pour le lancement de la dernière campagne agricole 2015-2016. En effet, la région du Gharb est le véritable “moteur de la culture sucrière”, affirme L'Economiste qui consacre deux pages à ce sujet dans son édition du 9 décembre. Les résultats de la campagne précédente étaient d'ailleurs exceptionnels, ceux enregistrés par la production de betterave à sucre et de canne à sucre ayant respectivement atteint 647.000 tonnes et 279.000 tonnes. Une production essentiellement valorisée par les deux filiales du groupe Cosumar, Sunabel et Surac, qui disposent chacune de deux unités industrielles au niveau de la région. Ces deux filiales, en plus d'afficher des résultats “au top”, ont un impact positif sur l'économie de la région du Gharb. Cette activité permet en effet de fournir, en moyenne, 2 millions de journées de travail aux agriculteurs et de générer près de 500 millions de DH sur la récolte produite par l'ensemble des agriculteurs opérant dans la filière.
Pourquoi, alors, s'arrêter en si bon chemin? Le business du sucre ne compte pas se reposer sur ses lauriers. Bien au contraire. Le Gharb veut pousser ses pions encore plus loin, notamment à travers les moyens mis à sa disposition par le Plan Maroc Vert, et cherche à se positionner comme le plus grand producteur de sucre au Maroc. Parmi les principales mesures, le développement des projets d'agrégation avec Cosumar en tant qu'unique agrégateur au niveau du Gharb. A cela s'ajoutent d'autres mesures incitatives dans le cadre du Fonds de développement agricole pour la promotion de l'irrigation, la mécanisation, la généralisation de la semence monogerme, ainsi que les plantations de canne à sucre.
L'objectif? Accroître la production de la filière de plus de 100% à l'horizon 2020 en vue d'atteindre 2 millions de tonnes sur une superficie cultivée de 43.000 ha contre 26.400 en 2008. Un travail de modernisation a déjà été mis en place en amont afin d'atteindre ces ambitions. La construction de l'unité de Sunabel, située à Mechraâ Bel Ksiri, a permis l'accroissement de la capacité de traitement de l'usine qui est passée de 3.500 à plus de 6.000 tonnes par jour. L'équivalent d'une production annuelle en sucre blanc de 85.000 tonnes représentant environ 20% de la production locale en sucre blanc. Ces améliorations logistiques et techniques permettront sans doute au Gharb d'atteindre l'objectif fixé par le groupe Cosumar des 250.000 tonnes de sucre blanc à l'horizon 2020.
D'autres chantiers seront bien entendu prévus, notamment la mise en place d'un contrat d'agrégation de 5 ans avec les agriculteurs, le transport de la production des plantes sucrières, le soutien aux sinistrés en cas de catastrophe naturelle ou encore l'achat de la production des agriculteurs par le groupe. A ce titre, les revenus des agriculteurs ont enregistré une augmentation de 11% par rapport à l'année précédente pour la betterave à sucre et de 23% pour la canne à sucre.
