Après la presse économique francophone, le directeur de l'Office des changes, Jawad Hamri, fait une sortie sur la presse arabophone. Dans une longue interview qui sera publiée sur les colonnes du quotidien Akhbar Al Yaoum, daté du mardi 1er avril, Hamri a révélé que "la déclaration des biens et capitaux acquis par les Marocains à l’étranger, en infraction à la réglementation des changes et à la législation fiscale, a connu un engouement auquel il ne s’attendait pas, notamment après l’amnistie". Dans son édition de ce lundi 31 mars, le quotidien donne un avant-goût de cet entretien. Hamri a précisé que son institution ne dispose d’aucune liste concernant les individus impliqués dans la fuite des capitaux. Et d'ajouter qu'"il n’y avait aucun contact direct avec le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui n’aurait jamais, selon lui, demandé des informations relatives à la fuite des capitaux et des biens".
Toujours en relation avec ce sujet, le DG de l’Office des changes a souligné que son établissement sera obligé de prendre des mesures drastiques après le 31 décembre, dernier délai de la déclaration au titre de la contribution libératoire sur les avoirs détenus à l’étranger. En ce qui le concerne, Hamri a déclaré à Akhbar Al Yaoum qu’il ne disposait et n’a jamais disposé d’un bien immobilier à l’étranger. Dans le même sens, il a ajouté qu’il a quitté son poste en tant que président et en tant qu’administrateur des trois (bien trois et non treize) sociétés familiales dans lesquelles il était actionnaire.
Des sorties au compte-gouttes
Les sorties médiatiques du directeur de l’Office des changes sont rares. Dernièrement, il est sorti de son mutisme pour déclarer à la presse francophone que le nombre des autorisations octroyées par l’Office des changes pour l’acquisition de biens immobiliers à l’étranger est très limité. Cela obéit également, selon lui, à des critères dont la mobilité permanente et les séjours à l’étranger. Signalons enfin que la dernière sortie de Hamri coïncidait avec la polémique autour de l’appartement que possède l’ex-ministre istiqlalienne de la Santé, Yasmina Baddou, à Paris. Le patron de l’Office des changes avait déclaré à cette occasion que son établissement considère que les biens immobiliers acquis en dehors du Maroc rentrent dans le cadre des investissements marocains à l’étranger. Ajoutant que ces biens sont généralement acquis de manière légale notamment quand les enfants de l’acquéreur résident à l’étranger et qu’il se retrouve contraint de leur trouver un logement. Certains se demendent si Hamri est devenu le pompier du gouvernement.