Dans les marchés émergents et les économies en développement, la croissance devrait se renforcer l'an prochain, plusieurs pays étant sortis de leurs difficultés financières, mais le rythme restera modéré, précise la Banque Mondiale dans son édition de juin 2019 des Perspectives économiques mondiales, intitulée "Tensions grandissantes et investissements atones".
Selon le rapport, la faiblesse des investissements freinent l’essor des économies émergentes et en développement, et les risques pesant sur les perspectives sont largement à la baisse. Le relèvement des barrières commerciales, un regain de difficultés financières et un ralentissement plus brutal qu’attendu dans plusieurs grandes économies font partie de ces menaces. Des difficultés structurelles qui dissuadent les investissements assombrissent également ces perspectives.
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"Pour réduire la pauvreté et améliorer les niveaux de vie, la croissance économique doit être plus soutenue, déclare David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale. La dynamique actuelle reste fragile tandis que la hausse des niveaux d’endettement et la faiblesse des investissements dans les économies en développement les empêchent d’exploiter tout leur potentiel".
"Les gouvernements doivent impérativement engager des réformes structurelles pour améliorer l’environnement des affaires et attirer des investissements. Ils doivent également faire de la gestion transparente de la dette l’une de leurs priorités de sorte que ces nouvelles ressources contribuent effectivement à la croissance et à l’investissement", a-t-il ajouté.
Dans les économies avancées, la croissance devrait marquer le pas en 2019, en particulier dans la zone euro où les exportations et les investissements sont en baisse. Aux États-Unis, le rythme de croissance devrait fléchir à 2,5 % en 2019, puis se replier à 1,7 % en 2020. Dans la zone euro, les perspectives tablent sur un rythme de 1,4 % environ pour la période 2020-21, le ralentissement des échanges et de la demande intérieure pesant sur l’activité malgré la poursuite des mesures de soutien monétaire.
Dans les marchés émergents et les économies en développement, la croissance devrait retomber à 4 % en 2019, son niveau le plus bas depuis quatre ans, avant de se redresser à 4,6 % en 2020 —certains pays connaissant toujours des difficultés financières et une situation politique incertaine. Ces freins devraient se relâcher à la faveur du léger redressement attendu du commerce international, même si l’année 2019 devrait connaître le plus faible niveau de croissance des échanges commerciaux depuis la crise financière d’il y a dix ans.
"Alors que pratiquement toutes les économies sont confrontées à des vents contraires, la situation dans les pays les plus pauvres est encore aggravée par la fragilité, l’isolement géographique et une pauvreté persistante", a déclaré Ceyla Pazarbasioglu, vice-présidente du Groupe de la Banque mondiale pour la Croissance équitable, la finance et les institutions.
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"À moins que ces pays parviennent à se positionner sur une trajectoire de croissance plus rapide, l’objectif visant à ramener l’extrême pauvreté sous la barre des 3 % d’ici 2030 restera inaccessible", a-t-elle ajouté.
Les chapitres analytiques du rapport abordent plusieurs thèmes d’actualité majeurs, entre autres la dette publique dans les économies émergentes et en développement, ou encore la croissance dans les pays à faible revenu.