Finances publiques: le déficit budgétaire termine l’année 2020 à 7,6% du PIB

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L’exécution de la Loi de Finances rectificative, à fin décembre 2020, fait ressortir un déficit budgétaire de 82,4 milliards de dirhams, soit 7,6% du PIB, selon le ministère des Finances.

Le 24/01/2021 à 11h18

Le ministère des Finances fait un premier bilan de la situation des finances publiques au terme de l’année 2020. Année durant laquelle l’économie marocaine a subi un choc sans précédent, résultant des mesures et restrictions préventives prises pour contenir la propagation de la pandémie, et qui se sont traduites par un arrêt brutal de l’activité économique.

Ces évolutions ont nécessité l’adoption, en juillet 2020, d’une loi de finances rectificative (LFR) sur la base d’une révision à la baisse du taux de croissance prévu pour 2020 de 3,7% à -5% et du déficit budgétaire de 3,5% à 7,5% du PIB.

Résultat des courses: l’exécution de la LFR à fin décembre 2020 fait ressortir un déficit budgétaire de 82,4 milliards de dirhams, en ligne avec les prévisions, indique le ministère des Finances dans un document qui fait le bilan de la situation des charges et ressources du Trésor à fin décembre 2020.

Des recettes fiscales meilleures que prévuesAu niveau des recettes, le taux d’exécution des recettes ordinaires s’est situé à 103% de ce qui été prévu dans la LFR, grâce au bon comportement des recettes fiscales, note le document.

Des moins-values ont certes été enregistrées au niveau des recettes non fiscales, notamment les financements innovants (-11,5 milliards de dirhams) et les recettes et produits de cessions d’actifs en provenance des établissements et entreprises publics (-5 milliards de dirhams).

Néanmoins, l’exécution des recettes fiscales a dégagé une plus-value de 13 milliards de dirhams, ce qui a permis de compenser les moins-values constatées au niveau des recettes non fiscales. Les recouvrements au titre de l’impôt sur les sociétés (IS) se sont particulièrement bien comportés, enregistrant un taux de réalisation de 113,7%. Idem pour les recettes au titre de la TVA à l’intérieur, qui ont affiché un taux de réalisation de 114,4%, soit une plus-value de 2,7 milliards de dirhams, et pour les recettes au titre des droits de douane, qui se sont appréciées par rapport aux prévisions de la LFR, affichant un taux de réalisation de 119,6%.

A noter que cette bonne tenue des recettes fiscales a été favorisée par l’effet de la régularisation spontanée de la situation fiscale des contribuables, et dont l’impact, chiffré à près de 3 milliards de dirhams.

Des dépenses contenuesDu côté des dépenses, l’effort de rationalisation entrepris par le gouvernement semble porter ses fruits. En effet, malgré la hausse des charges de la compensation de plus d’1,7 milliard de dirhams par rapport aux prévisions, les dépenses ordinaires ont été contenues à 231,9 milliards de dirhams, dégageant ainsi un taux d’exécution de 97,7% par rapport aux prévisions de la LFR.

Faits marquants: les dépenses de biens et services ont affiché une économie de 6,2 milliards de dirhams, tandis que les intérêts nets de la dette ont enregistré une économie de près de 1,1 milliards de dirhams.

En ce qui concerne les dépenses d’investissement, l’exécution de la LFR a été caractérisée par un effort d’investissement soutenu. En effet, les émissions au titre de cette rubrique ont atteint un montant 90 milliards de dirhams, soit une augmentation de 18,8% par rapport à l’année 2019. Ce montant recouvre, en plus des investissements traditionnels de l’Etat, la dotation prévue de 15 milliards de dirhams au profit du Fonds d’investissement stratégique appelé à jouer un rôle moteur dans la stratégie de financement de la relance.

Par Khalil Ibrahimi
Le 24/01/2021 à 11h18