Du côté de l’AMCP et des syndicats des médecins du privé, le temps est à l’apaisement. Les qualificatifs choisis pour décrire les propos tenus par Zouhair Chorfi lors des Assises de la fiscalité à l’égard des cliniques privées sont moins contraignants. L’accusation de «diffamation» cède la place à un «petit lapsus» venant d’un grand commis de l’Etat, réputé pour son dévouement à la chose publique et à l’intérêt général.
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«Après l’intervention de plusieurs personnalités politiques et de certains hauts responsables au sein de l’administration qui préfèrent garder l’anonymat, et suite à une réunion des instances de l’AMCP et des syndicats des médecins du privé, nous avons décidé de tourner la page», affirme à Le360 le dirigeant d’un syndicat de médecins. L’AMCP, qui s’était sentie directement visée par les propos de Zouhair Chorfi, a retiré entre-temps sa plainte, est-il précisé.
A quelque chose malheur est bon, le malentendu déclenché par les propos de Zouhair Chorfi sera suivi de nouvelles mesures en faveur des consommateurs de soins médicaux. «Nous sommes en train de travailler avec le ministère de la Santé sur une charte de bonne conduite pour rétablir la confiance entre le médecin et les patients», nous confie le dirigeant syndical.
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A travers cette charte qui sera affichée dans l’ensemble des cabinets libéraux, les patients peuvent se renseigner sur les tarifs des prestations, l’existence ou non d’une convention AMO, moyens de paiement, etc.
Cela aura le mérite d’insuffler des valeurs de transparence dans la relation médecins-patients. L’AMCP et les syndicats des médecins du privé voient dans cette charte un moyen crédible, soumis au contrôle du ministère de tutelle, leur permettant de se désolidariser avec les médecins et cliniques (minoritaires à leurs yeux) qui ne respectent pas les règles d’éthique et de déontologie médicale.
Lors des troisièmes assises de la fiscalité, le 4 mai dernier à Skhirat, Zouhair Chorfi avait ouvertement critiqué certaines cliniques privées, les accusant de recourir à des pratiques malsaines (de l'argent au noir, minoration des revenus, etc.). Ses propos, on s'en doute, n’ont pas été du goût des propriétaires des cliniques et des syndicats des médecins du secteur privé.