Le commerce intra-africain représente à peine 4,6% des échanges du Royaume au titre de l’année 2023. Bien que le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les autres pays africains ait évolué au cours de la dernière décennie, passant de 36 milliards de dirhams en 2013 à 52,7 milliards de dirhams en 2023, enregistrant ainsi une hausse de 45%, cette dynamique commerciale s’est enrayée, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 19 décembre.
«Le volume des échanges entre le Maroc et l’Afrique a régressé de l’ordre de 18,14% entre l’exercice 2022 et 2023, passant de 64,43 milliards de dirhams en 2022 à 52,74 milliards de dirhams en 2023, après avoir atteint 46,015 milliards de dirhams en 2021», lit-on.
Au final, le poids de l’Afrique dans le commerce extérieur du Maroc demeure encore faible en comparaison avec les autres partenaires tels que l’Union européenne, dont la part frôle 63%, l’Asie (18,9%) ou l’Amérique (12%), selon les statistiques de l’Office des changes concernant le commerce extérieur du Maroc.
L’Égypte reste, pour la cinquième année consécutive, le principal partenaire africain du Maroc, en vertu de l’accord d’Agadir. Elle est suivie, en 2023, par Djibouti, qui s’était classé troisième pays partenaire du Royaume une année auparavant. Viennent ensuite la Côte d’Ivoire, la Tunisie et le Sénégal. Ces cinq pays représentent à eux seuls plus de la moitié des échanges avec l’Afrique (53,4%).
Citant une étude réalisée par le ministère de l’Industrie et du Commerce, le quotidien souligne que «le Royaume dispose de capacités exportatrices supplémentaires pouvant atteindre 120 milliards de dirhams, dont 10% (soit 12 milliards de dirhams) seraient destinées au continent africain».
L’analyse précise que cette capacité exportatrice concerne des secteurs prioritaires tels que l’industrie automobile, l’agroalimentaire, le textile et l’habillement, ainsi que les industries mécaniques, couvrant environ 200 produits et 1.200 marchés.
Les obstacles à l’expansion sur les marchés africains sont principalement liés au manque de moyens de transport entre le Maroc et plusieurs pays du continent. Un premier itinéraire maritime reliant Agadir à Dakar sera bientôt lancé, avant d’être étendu à d’autres pays africains par voie terrestre.
Il est également essentiel de tirer parti des opportunités offertes par la zone de libre-échange continentale africaine, qui regroupe 53 pays, dont le Maroc, et près de 1,3 milliard de consommateurs, renforçant ainsi les perspectives d’augmentation et de diversification des exportations du Royaume vers ce vaste marché.