Le plan stratégique s’appuie sur un capital humain riche de 4.000 agents et cadres forestiers et sur l’expertise de cette agence créée en 2022 en remplacement au Haut-Commissariat aux eaux et forêts, dans le but de préserver et de promouvoir l’espace forestier qui s’étend sur 5,8 millions d’hectares.
L’ANEF a pour mission de mettre en œuvre la politique de l’État dans les domaines de la conservation et de la promotion des ressources forestières, alfatières et sylvopastorales. Il lui est également assigné le développement cynégétique, de la pisciculture continentale et des parcs et réserves nationaux.
Selon Abderrahim Houmy, directeur général de l’agence, les forêts au Maroc sont «riches et diversifiées» et jouent un rôle primordial sur les plans social et environnemental. Mais, a-t-il regretté, «aujourd’hui, ces forêts subissent des pressions humaines et climatiques».
Les épisodes récurrents de sècheresse «accentuent les dépérissements, mais les forêts sont résilientes et ont une capacité de résistance», a rassuré Abderrahim Houmy. «Nous sommes sur de grands chantiers de réforme qui vont permettre de redresser la situation et de faire les évolutions nécessaires sur le plan technique», ajoute-t-il.
La superficie totale des forêts, une fois exclues les nappes alfatières, est évaluée à 5,8 millions d’hectares, a-t-il indiqué. Et de préciser que «l’agence est une nouvelle structure qui repose sur un héritage très important, le Maroc s’étant doté d’un département des forêts depuis 1913».
Le budget de l’agence, 3 milliards de dirhams, est une enveloppe conséquente, estime son directeur. «L’agence est déployée sur tout le territoire avec un personnel de 4.000 individus. Nous prévoyons améliorer nos interventions sur le terrain».
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Évoquant la question de la sècheresse et son impact sur les forêts, Abderrahim Houmy estime que «nos forêts ont une capacité de s’adapter, mais subissent des dégâts dus à la vulnérabilité du bois, une fragilité elle-même provoquée par les incendies de forêt».
Le responsable évoque également les maladies et les insectes ravageurs qui s’attaquent aux forêts. Et de signaler qu’en 2023, «nous avons enregistré 6.400 hectares de forêts incendiés, alors que la moyenne annuelle est de seulement 4.000 hectares. Cette surface incendiée est de loin inférieure à celle perdue en 2022, année durant laquelle le Maroc avait perdu quelque 22.000 hectares de forêts, un record essentiellement dû aux incendies».
Pour prévenir les incendies et les combattre, le Maroc a mis au point, poursuit le patron de l’agence, «une stratégie organisationnelle sur les plans de la formation, de l’anticipation et de la lutte. Nous avons tiré beaucoup d’enseignements de l’expérience de 2022». À ce propos, il a indiqué que le Maroc va porter sa flotte à 8 appareils après l’acquisition, en 2024, de deux nouveaux Canadairs.
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Dans le cadre de la régénération des écosystèmes forestiers, l’ANEF a commencé à déployer un programme de reboisement sur 600.000 hectares. Durant cette année, l’agence va réaliser un projet plus consistant d’environ 89.000 hectares.
En conclusion, le directeur général a lancé un appel pour sensibiliser le public au caractère dangereux des feux de forêt, généralement causés par l’homme. «Il faut préserver ce patrimoine, car la forêt est intimement liée à l’environnement et à notre écosystème».