La Cour des comptes vient de mettre à nu la gestion déplorable des abattoirs au Maroc. Dans un référé du président de la Cour publié ce lundi 10 juillet, il est expliqué que les travaux de contrôle réalisés entre 2007 et 2015, ayant porté sur plus de 70 abattoirs à travers le territoire national, ont permis l’identification «de carences récurrentes en matière de conditions hygiéniques et sanitaires ainsi qu’au plan de la gestion». Pis, ces insuffisances affectent d’une «manière conséquente» la qualité des viandes et constituent un handicap majeur pour la modernisation de l’activité de production et de distribution des viandes rouges.
La Cour reconnaît toutefois les efforts de mise à niveau du secteur entrepris par l’Etat qui a fait de l’activité d’abattage l’un des principaux axes des deux contrats programmes, 2009-2014 et 2014- 2020, conclus avec les professionnels de la filière des viandes rouges.
Ainsi, les lacunes relevées touchent à la fois à la mise en œuvre du cadre juridique des abattoirs, à leurs emplacements non adéquats, souvent dans des locaux inappropriés avec des équipements insuffisants et des procédés non conformes, ou encore au contrôle sanitaire qui s’avère insuffisant pour garantir la qualité des viandes produites et mises à la disposition des consommateurs. Leur mode de gestion est également pointé du doigt.
Dans ce contexte, la Cour des comptes a dressé une liste de recommandations pour remédier à cette situation. On y retrouve par exemple l’adoption d’un nouveau référentiel réglementaire pour la gestion du secteur, la mobilisation des investissements nécessaires pour mettre à niveau et développer les capacités de production, ou le développement d’un schéma directeur intégré d’implantation des structures d’abattage. Le renforcement de l’efficience des dispositifs de contrôle et la lutte contre l’informel figurent également parmi les dossiers à prioriser.
Voici par ailleurs l'intégralité des insuffisances détectées et des recommandations formulées par la Cour.
- cour_des_comptes_abattoirs.pdf