Le Maroc s’impose aujourd’hui comme l’un des marchés les plus dynamiques d’Afrique du Nord dans le secteur des dispositifs médicaux. Selon un rapport du cabinet BMI-Fitch Solutions, les ventes devraient atteindre 504,2 millions de dollars en 2024, un chiffre bien supérieur à ceux de nombreux pays d’Afrique subsaharienne tels que le Kenya (137,4 M$), la Tanzanie (150,2 M$) ou le Ghana (92,3 M$). À l’échelle régionale, seul l’Égypte (539,8 M$) dépasse le Royaume, tandis que la Tunisie arrive derrière avec 423 M$, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 8 août.
L’analyse souligne la forte attractivité du marché nord-africain dans son ensemble, tiré principalement par le Maroc et l’Égypte, qui se positionnent comme des moteurs régionaux de l’innovation médicale et de la qualité des soins.
Derrière cette croissance prometteuse se cache toutefois une fragilité structurelle majeure. Plus de 90% des dispositifs médicaux utilisés au Maroc sont importés, souligne L’Economiste. Cette forte dépendance expose le pays à des risques logistiques et géopolitiques importants, notamment en cas de perturbations dans les chaînes d’approvisionnement internationales.
La production locale reste limitée à des produits à faible valeur ajoutée – pansements, seringues, gants chirurgicaux, tandis que les équipements plus sophistiqués (imagerie, dispositifs dentaires et orthopédiques) continuent d’être massivement importés.
Pour pallier ces fragilités, le Royaume mise sur la modernisation de son système de santé, lit-on. En juillet 2025, le ministère de la Santé a lancé un programme ambitieux de réhabilitation de 83 hôpitaux et de construction de cinq CHU d’ici 2030. Ces projets s’inscrivent dans une stratégie de long terme pour renforcer les capacités d’accueil et la qualité des soins.
La pression démographique, notamment le vieillissement de la population, stimule la demande de soins complexes et de longue durée, poussant les autorités à multiplier les investissements, notamment dans les technologies médicales, les services spécialisés et la gestion hospitalière, écrit L’Economiste.
Malgré des dépenses de santé par habitant supérieures à celles de la plupart des pays subsahariens, le Maroc reste encore en retrait par rapport à la moyenne des marchés émergents. Le manque de personnel qualifié, la rareté des infrastructures spécialisées et la lente montée en puissance de la production locale freinent l’essor du secteur.
Néanmoins, les perspectives de croissance restent positives. BMI-Fitch Solutions prévoit une hausse continue des dépenses publiques et privées de santé, portée par une population en expansion et des besoins sanitaires de plus en plus complexes. Autant de leviers susceptibles de renforcer l’attractivité du Royaume pour les investisseurs étrangers et les industriels du secteur médical.








