Délais de paiement: les TPE n’ont jamais autant souffert

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Revue de presseKiosque360. La situation financière des TPE s’est détériorée au cours des trois dernières années. Elles sont asphyxiées par l'allongement des délais de paiement. L’Etat et les grandes entreprises figurent parmi les plus mauvais payeurs.

Le 25/04/2017 à 22h37

Si les TPE, dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas les 10 millions de DH, mettent la clé sous la porte, c’est presque systématiquement à cause de l’allongement des délais de paiement. Dans son édition du jour, L’Economiste révèle qu’il cause, en effet, 40% des défaillances d’entreprise.«En moyenne, ils sont de 10 mois dans les transactions entre privés et de 12 mois pour les marchés publics», ajoute le journal qui relève au passage que l’Etat et les grandes entreprises sont les plus mauvais payeurs.

Outre l’autofinancement, les TPE n’ont d’autre choix que de recourir au crédit fournisseur pour survivre, sauf que cela impacte bien évidemment leur rentabilité. Et la situation ne va pas s’améliorant. Au contraire, le chiffre d’affaires des TPE est en chute libre depuis 2012, atteignant -15% en 2014-15, rapporte le quotidien économique qui cite une source auprès d’Inforisk.

Si les opérateurs dans l’éducation, l’hôtellerie et la restauration échappent à cette situation, ceux de la pêche (-49%), de la production et de la distribution d’eau et d’électricité (-39%), de l’immobilier (-34%) et du BTP (-32%) passent par des moments difficiles.

Toujours est-il que les TPE sont une cible à fort potentiel, pour les banques notamment, étant donné qu’elles représentent près de 96% du tissu économique. Pour autant, il faut pouvoir «identifier les défaillances». Pour ce faire, les banques recourent aux bases de données des sociétés spécialisées dans le renseignement commercial, en l’absence de centrale des bilans opérationnelle. Cela leur permet d’obtenir un certain nombre de données comme le chiffre d’affaires, l’endettement, l’ancienneté, la productivité, la rentabilité… Objectif: déterminer un score dans une échelle des risques pour estimer le niveau de crédit commercial qui peut être accordé à un partenaire commercial.

Les opérateurs peuvent aussi s’appuyer sur «des événements légaux» pour déterminer le risque lié à une entreprise. Le journal cite l’exemple des saisies, des hypothèques, des ventes aux enchères, des fusions-absorptions, des rachats de sociétés… Le bouche-à-oreille est aussi utilisé pour scorer les entreprises. 

Par Rachid Al Arbi
Le 25/04/2017 à 22h37