Les délais de paiement constituent un sérieux problème pour les entreprises qui travaillent avec l’Etat. Plusieurs rapports sur les défaillances d’entreprises, établis par des organismes indépendants, pointent du doigt cette problématique. En vue d’assainir la situation et de permettre aux entreprises de souffler, l’Etat est en train de prendre un certain nombre de mesures. La Vie Eco affirme ainsi, dans son édition en kiosque ce vendredi, que plusieurs actions de suivi et de réglage sont actuellement menées pour assurer le respect des délais de paiement de l’administration publique. Citant le DG de la Direction des entreprises publiques et de la privatisation (DEPP), Abderrahmane Semmar, le journal explique que le délai est aujourd’hui ramené à 58 jours, contre les 60 jours prévus par la loi comme délai légal. Rappelons qu’en septembre dernier, le ministère de l’Economie et des Finances avait, à travers une note très claire, exhorté les entreprises publiques et les administrations à respecter les délais de paiement. La Vie Eco souligne également que le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a fait allusion à cette problématique dans la circulaire relative à l’élaboration de la loi de Finances 2019, en mettant un accent particulier sur la nécessité de garantir le paiement des prestataires des marchés publics, avec une priorité donnée au règlement des TPME. Cependant, même si, aujourd’hui, l’Etat entend rester sous la barre des 60 jours, il n’en demeure pas moins que, sur les cinq dernières années, il a largement dépassé le délai légal, qui était de 138 jours en 2012-2013, de 156 jours en 2014, de 146 jours en 2015 et de plus de 150 jours en 2016, selon les données de la Trésorerie générale du Royaume. On peut donc dire qu’un long chemin a été parcouru pour en arriver, aujourd'hui, à ce résultat de 58 jours. Selon la DEPP, le Maroc devrait adopter le principe des pays anglo-saxons baptisé «Name and shame», une sorte de liste qui répertorie chaque année, parmi les administrations et entreprises publiques, les mauvais payeurs ne respectant pas les délais de paiement fixés par la loi, dans le but de dénoncer ce comportement. La Vie Eco remarque toutefois que la situation, dans le secteur privé, est tout à fait à l’opposé de celle prévalant dans le public. On apprend ainsi qu’environ la moitié des entreprises du privé ne respecte pas le délai légal de 90 jours fixé par la loi. Selon l’hebdomadaire, les délais de paiement dépassent parfois 8 à 10 mois!
Par Ismail Benbaba
Le 15/11/2018 à 21h45