Le scénario prospectif de l’économie nationale pour l’année 2019 table sur des perspectives de croissance qui prolongeraient les orientations particulièrement favorables de 2017 et 2018 en tirant le plus grand bien d’un environnement international propice, ont-ils fait observer lors d’un point de presse à l’occasion de la sortie du bulletin spécial n°48 intitulé: "Quel profil de croissance en 2019?"
Rappelant que la politique économique au Maroc se présente, au vu des orientations actuelles, comme un exercice d’équilibre entre la consolidation de la situation financière et la dynamisation du processus de croissance, les intervenants, dont le directeur général du CMC, Ahmed Laaboudi, ont estimé que la mise en place progressive au cours des dernières années d’une série de mesures visant la consolidation des comptes de l’État a fortement contribué à infléchir le processus de dégradation de la situation des comptes de l’État.
D’après les consultants du CMC, ces résultats n’ont pas permis à la politique budgétaire de jouer son rôle plein dans la relance de l’activité en raison que l’effet multiplicateur de la programmation budgétaire pour l’exercice en cours demeure insignifiant eu égard aux besoins de relance de l’activité et au déficit d’emploi. S’agissant des échanges extérieurs, il ressort de l’étude réalisée par le CMC que la situation des comptes extérieurs au terme de l’exercice 2017 s’est inscrite sous le signe du redressement.
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Le différentiel de près de trois points en pourcentage de la hausse des exportations comparativement à celle des importations a induit une amélioration du taux de couverture de près d’un point et demi, ont-ils fait remarquer, indiquant que cette évolution positive, qui résulte pour une large part des fortes performances des phosphates et des produits dérivés ainsi que l’évolution du chiffre d’affaires à l’export des secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et l’électronique, a été renforcée par une progression assez soutenue des flux financiers correspondant aux activités de tourismes et aux transferts des MRE.
Abordant l’entrepreneuriat au Maroc, les intervenants ont relevé que malgré les efforts fournis ces dernières années pour l’encouragement de l’entrepreneuriat et l’amélioration du climat des affaires, l’entreprise marocaine rencontre plusieurs contraintes qui affectent sa compétitivité et freinent son développement et sa pérennité. Ils ont, à cet égard, expliqué qu’il s’agit de la persistance des difficultés d’accès au financement, de l’insuffisance de la capacité d’innovation et de financement de la recherche, de l’accroissement important des délais de paiement sur les marchés publics, de la concurrence de l’informel, du coût des facteurs de production et de la pression fiscale.
Concernant le climat des affaires, les représentants du CMC ont souligné que, conscient du rôle primordial que joue l’investissement privé national et international dans la mouvance économique, le Maroc ne cesse de déployer des efforts visant à améliorer l’environnement des affaires. Des attentions à large spectre sont déployées pour couvrir tant l’encouragement de la libre initiative que le renforcement des infrastructures d’accueil ou plus généralement l’amélioration des mécanismes de soutien et d’encadrement de l’investissement, ont-ils ajouté.
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Evoquant le volet de la croissance économique, les intervenants ont assuré que l’économie nationale, marquée par une reprise notable et généralisée de l’économie planétaire, enregistrerait selon toute probabilité, au terme de l’exercice en cours, un taux de croissance de l’ordre de 3,3%. Cette bonne orientation des tendances économiques, aussi bien internationales que nationales, devrait braver les tensions que connaissent certains foyers géopolitiques et qui pourraient s’enflammer à tout moment, comme elle risquerait d’être contrariée par la forte évolution de la dette qui caractérise aujourd’hui les économies de nombreux pays développés, ont-ils précisé.
Par ailleurs, les auteurs du rapport plaident pour une appréciation de l’économie nationale et de certaines de ses composantes, selon une échelle décroissance à trois valeurs, à savoir A, B et C. L’objectif est d’aider les décideurs à une meilleure lecture de l’évolution de l’économie nationale pour une meilleure prise de décision. Outre Laaboudi, ce point de presse a été animé par les consultants Tarik El Malki, Kenza Oubejja et M’hamed Tahraoui du Centre marocain de conjoncture, un observatoire privé et indépendant de l’économie marocaine, créé en 1990 et spécialisé dans l’analyse et le suivi de la conjoncture, la prévision et l’évaluation d’impact.
Institution de recherche et d’études macroéconomiques, sectorielles, démographiques et commerciales, le CMC a développé, depuis sa création, un dispositif d’informations, d’enquêtes, de sondages, d’analyses et de prévisions mis à la disposition des opérateurs économiques.