La crise par laquelle passe l’émirat de Qatar n’est pas sans avoir des incidences sur les investissements de ce pays à l’étranger et, notamment, au Maroc. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia s’interroge, dans son édition du mercredi 14 juin, sur l’avenir des partenariats financiers entre les banques marocaines et leurs partenaires des pays du Golfe, notamment le Qatar. Le quotidien évoque ainsi Qatar International Islamic Bank, citée parmi les établissements bancaires qataris accusés de financement du terrorisme dans une liste publiée par l’Arabie Saoudite, l’Égypte, le Bahraïn et les Émirats Arabes Unis.
L’information n’est pas sans concerner le Maroc, cet établissement islamique étant actionnaire, avec CDG et CIH bank, d'Umnia Bank. Abdessamad Issami, président du directoire de la banque participative marocaine, affirme cependant qu’il y a eu un quiproquo. «Il n’y a aucun établissement bancaire qatari dans la liste publiée par les quatre pays et encore moins Qatar International Islamic Bank», affirme en effet Issami, cité par Al Ahdath Al Maghribia. Il ajoute que les pays qui ont instauré un embargo sur le Qatar ont publié une liste de 12 entités et 59 personnes ayant des comptes dans des banques qataries. Cela ne veut pas dire, insiste-t-il, que les banques ont des soucis vis-à-vis de la loi. Ledit communiqué, précise-t-il, exige des banques qataries plus de vigilance et la mise en place de toutes les mesures nécessaires dans leur relation avec les personnes dont les noms figurent sur la liste.
Mohammed Ghyat Chikha, directeur de la trésorerie et de l’investissement à Qatar International Islamic Bank, a affirmé, dans un entretien téléphonique avec le journal marocain, que ses opérations n’avaient pas été affectées par le communiqué de l’Arabie Saoudite et ses alliés. Issami rappelle, par ailleurs, que la liste des Nations unies ne comporte aucunement le nom de la banque qatarie actionnaire d'Umnia Bank.
Citant le président du directoire d'Umina Bank, Al Ahdath Al Maghribia assure d'ailleurs que les banques marocaines respectent les règles nationales et internationales les plus strictes concernant les flux financiers suspects.