Le Maroc est confronté à une menace sans précédent, une pénurie d’eau alarmante. Celle-ci devient structurelle et les récentes restrictions, notamment celles liées aux horaires d’ouverture des hammams, des stations de lavage, et les limitations de la consommation d’eau potable menacent d’être récurrentes.
Le ministre de l’Eau et de l’Equipement, Nizar Baraka ne s’en cache pas, relève le magazine L’Observateur du Maroc et d’Afrique. C’était notamment le cas lors d’une rencontre organisée à Casablanca par l’Alliance des ingénieurs istiqlaliens en partenariat avec la Fondation Konrad-Adenauer au Maroc. Le pays a récemment enregistré 4 milliards de mètres cubes d’eau au niveau des barrages, soit un taux de remplissage d’à peine 25%.
Si le plan d’urgence en place suppose une planification et des projections qui prennent en compte les changements climatiques et le cycle de l’eau, la mobilisation de tous les acteurs concernés, et des partenaires aussi bien publics que privés, devient une obligation.
La priorité actuellement d’accélérer la construction de barrages et à la création d’un réseau interconnecté entre les différents barrages, en mettant particulièrement l’accent sur les bassins. Cette initiative permet de dévier l’eau qui aurait autrement abouti en mer vers les régions présentant le plus grand besoin, notamment les villes de Rabat et Casablanca, explique le magazine.
«Grâce à cette mesure, nous avons réussi à surmonter la problématique, évitant ainsi d’avoir à instaurer des coupures d’eau dès le 18 décembre dernier», a rassuré Nizar Baraka. Le travail sera poursuivi jusqu’au bassin d’Oum Er Rabia, dont la situation est actuellement critique, dans le but d’assurer l’approvisionnement en eau potable et d’optimiser l’irrigation dans les régions de Tadla, partiellement dans les Doukkalas, ainsi que dans la zone de Tensift.
Sur le volet dessalement, «le Maroc passera de 140 millions de mètres cubes à 1,4 milliard de mètres cubes d’ici 2030, représentant un bond significatif», lit-on encore. La plus grande station sera celle de Casablanca, avec 300 millions de mètres cubes, suivie de la station de Nador, qui atteindra 250 millions de mètres cubes.
«Nous intensifierons nos actions avec le ministère de l’Intérieur et les collectivités locales pour la réutilisation des eaux usées, une initiative cruciale pour alléger la pression sur les barrages, les réservant exclusivement à l’eau potable et à l’irrigation», promet le ministre. Une chose est sûre: le temps du gaspillage est définitivement révolu.