Au moment où les autres banques choisissent de renforcer leurs fonds propres, surtout en recourant aux emprunts obligataires subordonnés, Crédit du Maroc privilégie les augmentations de capital. En six ans, la banque a réalisé six augmentations de capital, un record au niveau de la place de Casablanca. Par cette méthode douce, mais efficace, la filiale du Crédit Agricole français a pratiquement multiplié par deux ses fonds propres. Ainsi, les capitaux propres qui étaient de 2,5 milliards de dirhams, sont passés à quelque 4,4 milliards de dirhams à fin 2014. Et cette année encore, la banque a appelé les actionnaires à répéter l’opération. Le 22 avril courant, l’Assemblée générale extraordinaire devra se pencher sur une nouvelle augmentation de capital qui pourrait renforcer les capitaux propres d’un montant maximal de 200 millions de dirhams, dont 40,5 millions de dirhams au titre du capital social et 159,5 millions concernant la prime d’émission.
Un intérêt aussi pour l'actionnaireL’opération reste néanmoins discutable, dans la mesure où la banque donne d’une main ce qu’elle reprend de l’autre. En effet, ces augmentations de capital sont réalisées par le biais d’une conversion des dividendes en actions. C’est-à-dire que les actionnaires doivent renoncer à la rémunération qu’ils sont censés percevoir et qui leur est si chère. "Mais, dans la mesure où c’est optionnelle, seuls ceux qui désirent y participer répondent à l’appel", précise cet analyste d’une société de bourse de la place. Sur le plan financier, "les actionnaires ne sont pas perdants, puisqu’à tout moment ils peuvent vendre sur le marché boursier une partie des titres supplémentaires qui leur reviennent à travers l’augmentation de capital", ajoute le même analyste. Le problème aurait été légèrement différent si la banque n’était pas cotée en bourse. En effet, la vente des actions se serait posée différemment en l’absence de marché.