Les réunions de BAM avec les établissements de crédit ont permis de dresser un état des lieux de l’évolution de l’activité des banques et des sociétés de financement. A travers les résultats du premier trimestre 2020 ainsi que le reporting du mois d’avril, les participants ont pu mesurer les premiers impacts de la crise induite par la pandémie du Covid-19. Celle-ci ne manquera pas de fragiliser les fondamentaux des banques.
Dans son dernier rapport de notation, l’agence Moody’s table sur une diminution de la rentabilité du secteur bancaire, en raison du repli des revenus issus des marges nettes d'intérêts (ces derniers représentent 66% du Produit net bancaire). «Les provisions pour créances douteuses augmenteront sensiblement, car les conditions commerciales difficiles nuisent à la capacité de remboursement des emprunteurs», a souligné l’agence de notation.
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Lors de ces réunions qui se sont prolongées jusqu’au week-end, Bank Al-Maghrib a demandé aux établissements de crédit (banques et sociétés de financement) de renoncer à la distribution des dividendes au titre de l’année 2019. A l'origine de cet appel, la Banque centrale veut pousser les banques à préserver la solidité des fonds propres et, partant, améliorer leur marge de solvabilité en cette période de crise exceptionnelle.
Pour l’heure, ce n’est qu’une recommandation formulée par le wali de Bank Al-Maghrib, laquelle continue à faire l’objet de discussions entre les différentes parties prenantes. Selon nos informations, les banques ne favorisent pas l’option de renonciation ou d’annulation car elles se sont déjà engagées à les verser aux actionnaires, y compris les petits porteurs. L’une des pistes avancées par les établissements de crédit serait de reconvertir les dividendes en actions. Cette dernière solution a l'avantage de pouvoir renforcer les fonds propres tout en évitant l’annulation des dividendes.
Pour rappel, jeudi 23 avril dernier, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a invité les compagnies d’assurance à adopter une politique «raisonnable et responsable de distribution des dividendes». Concrètement, tout projet de distribution supérieur à 30% du résultat net réalisé par les compagnies d’assurances est désormais soumis à l’approbation préalable de l’autorité de régulation.