Optimiste, voire rassurant, Mohamed Boussaïd, ministre de l’Economie et des finances, assure que les prévisions de croissance sont maintenues à 4,5% sinon davantage, comme le rapporte L’Economiste dans son édition de ce 21 juin. «Nous sommes sur la bonne voie puisque l’ensemble des stratégies sectorielles commencent à produire leurs effets», soutient le ministre au Club de L’Economiste qui a organisé, le 16 juin, une rencontre en exclusivité avec lui. Vu les efforts colossaux déjà consentis ces 15 dernières années sur les infrastructures, Boussaïd explique qu’il est temps de «rentabiliser ces investissements». Une attention particulière sera apportée aux secteurs sociaux, soit à la santé, l’éducation et l’emploi.
Le ministre assure aussi qu’il n’y aura aucune dévaluation du dirham. «La flexibilité du DH ne veut pas dire libéralisation du taux de change, ni convertibilité, insiste-t-il. Ceux qui anticipent une dévaluation sont en train de se planter de manière lamentable.» C’est dit. La flexibilité envisagée? Élargir la bande de fluctuation du DH.
Au sujet de la corruption qui, souligne-t-il, est «une culture» au Maroc, le ministre estime qu’il faut s’inspirer du travail réalisé par l’administration fiscale, qui digitalise les procédures afin de réduire le contact entre les contribuables et les fonctionnaires.
Autre cible de Boussaïd: l’immobilier. Il compte supprimer, en 2020, les exonérations accordées à ce secteur qui concentre 24% des niches fiscales en 2016, soit 7,7 milliards de DH, précise le quotidien.
Le remboursement de la TVA est l’autre sujet abordé lors de la rencontre. Comme l’explique L’Economiste, une nouvelle mesure devrait bloquer le butoir TVA des entreprises publiques (ONEE, ONCF, ADM, OCP), à savoir l’exonération de la TVA sur les biens d’investissement, accordée pendant 36 mois aux entreprises qui procèdent à la création de nouveaux projets (investissements conventionnés d’au moins 100 millions de DH). Le problème n’est pas définitivement réglé pour autant, car «il faut s’attaquer au butoir à la source en procédant à une harmonisation des taux», indique ainsi le ministre qui reconnaît qu'il s'agit là d'une opération politiquement sensible, «puisque la TVA, c’est la consommation».