Faut-il souscrire à un compte sur carnet? On serait tenté de croire que non, si l’on se base sur le rendement. Dans son édition du jour, L’Economiste constate une baisse des taux de rémunération des comptes sur carnet, accentuée par la politique monétaire de la Banque centrale qui fait plonger le rendement. «Ce placement a rapporté, au deuxième semestre, 1,66% contre 2,11% 6 mois plus tôt. «En trois ans, le rendement du compte sur carnet a fondu de plus de 2 points», analyse le quotidien.
La chute des taux concerne toutes les catégories de placements, en particulier les dépôts à terme (DAT). En dépit de cette évolution, la rémunération reste relativement intéressante, relève L’Economiste. «Sur les neuf premiers mois, les placements à 6 mois on rapporté en moyenne 2,81% contre 3,57% durant la même période de 2015. Quant à ceux à 12 mois, ils sont passés de 3.63% à 3,34%».
Ceci dit, l’érosion des taux de rémunération n’a semble-t-il que peu d’effets sur les épargnants. L’encours des dépôts des comptes sur carnet culmine à plus de 145 milliards de DH sur les 11 mois écoulés de l’année, en hausse de près de 6%. Et la tendance n’est pas près de s’inverser. «Les épargnants continuent de ramener leurs fameux carnets aux guichets des agences pour enregistrer les sommes déposées». Les banques se disent même satisfaites, affirme le quotidien, de la performance du compte sur carnet. Elles sont également optimistes pour ce placement dont l’attractivité reste indéniable. Le potentiel est important si l’on parvient à mobiliser ne serait-ce qu’une partie de l’épargne «informelle».
Outre les niveaux de rendement, l’accessibilité et la disponibilité des fonds restent les principaux atouts du compte sur carnet. Le produit est un compte à vue plafonné à 400.000 DH (hors intérêts) dont la sortie est bien plus aisée que le désengagement d’autres produits, notamment les DAT ou l’assurance vie. A cela s’ajoute la méconnaissance et la complexité des autres placements (assurance vie, les produits de la Bourse…), ce qui fait vite pencher la balance.