Rabat et Paris comptent renouveler leur relation économique. Un souhait réitéré à plusieurs reprises lors de la cérémonie d’ouverture du forum économique Maroc-France organisé ce vendredi 26 avril à Rabat par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et son homologue française, le Mouvement des entreprises de France (MEDEF). Cet évènement a réuni plus de 300 chefs d’entreprises des deux pays.
D’après le président de la CGEM, Chakib Alj, il est nécessaire de mettre en place une relation renouvelée et moderne qui intègre tous les changements qu’a connus le Maroc au cours de ces dernières années, notamment dans les secteurs de l’automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables. «La France est le premier partenaire du Maroc avec plus de 8 milliards d’euros d’investissements directs étrangers en 2022. Nous allons travailler ensemble pour mettre en place un logiciel qui nous permettra d’intégrer toutes ces données», a-t-il déclaré. Et d’ajouter: «Les deux pays ont mis en place une vraie feuille de route, il va falloir mobiliser toutes les ressources et travailler ensemble pour réaliser les objectifs fixés.»
Patrick Martin, président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), abonde dans le même sens. Selon le patron des patrons français, «c’est une nouvelle phase» qui s’ouvre dans les relations entre le Maroc et la France, et le secteur privé français est prêt à participer à «des projets qui s’inscrivent dans une stratégie de long terme» du Royaume, notamment dans les infrastructures de transport, l’enseignement ainsi que celles liées à l’énergie.
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«La France souhaite s’y associer autant que possible en étant consciente du contexte de compétition, d’où l’importance de renforcer la confiance de nos partenaires marocains, a-t-il souligné, précisant que ce nouvel élan de coopération doit également être basé «sur la réciprocité».
«Plus de partenariats bilatéraux, plus de joint-ventures entre entreprises marocaines et françaises»
Pour Patrick Martin, cette relation bilatérale doit également se matérialiser à travers «plus de partenariats bilatéraux, plus de joint-ventures entre entreprises marocaines et françaises», mais aussi par le biais de «de partenariats pour des projets à construire et conduire ensemble au Maroc, et vers l’Afrique».
Le potentiel économique des provinces du Sud intéresse aussi les entreprises françaises, après le feu vert du ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Franck Riester, aux bailleurs publics français pour soutenir des projets situés dans le Sahara. À en croire le président du MEDEF, «le secteur privé sera au rendez-vous et prendra toute sa part dans ces projets».
Le MEDEF pourra compter sur le soutien du secteur privé marocain pour la participation dans ces différents projets, selon Mohamed El Kettani , co-président du Club de chefs d’entreprise France-Maroc. D’après le président-directeur général du groupe Attijariwafa bank, le secteur privé marocain est fortement mobilisé pour acter la «rénovation» du partenariat entre les deux pays. Une rénovation «qui doit s’inscrire dans la confiance et le respect mutuels, et un modèle économique gagnant-gagnant, équitable et juste pour les deux parties».
Un partenariat mutuellement bénéfique
Pour la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, ce renouvellement du partenariat économique tombe à point nommé, puisque le Maroc et la France traversent des périodes de transformation qui exigent de l’innovation, de la créativité et de la collaboration, particulièrement dans la transition énergétique, la lutte contre le réchauffement climatique ou encore la mobilité durable. «Nos réponses à ces défis détermineront le bien-être de nos générations futures, notre capacité à les surmonter dépendra également du niveau de collaboration et du renouveau de notre partenariat commun, sur des bases rénovées, équilibrées, et mutuellement bénéfiques», a-t-elle déclaré.
La ministre marocaine de l’Économie a également mis en exergue la position du Royaume en tant que hub pour les entreprises françaises qui souhaitent s’implanter en Afrique subsaharienne. «Le Maroc, qui jouit d’une stabilité institutionnelle et macro-économique, est en position de permettre aux entreprises françaises de s’adresser à un marché de près de 450 millions de consommateurs en Afrique de l’Ouest et près d’un milliard de consommateurs sur l’ensemble du continent», a-t-elle souligné.