Le secteur du ciment au Maroc suit la tendance à l’international. Déjà fort concentrée, la nouvelle entité, née de la mégafusion entre le Français Lafarge et le Suisse Holcim, représentera 57% de capacités de production et 55% de parts de marché. Bientôt, Ciments du Maroc passera, à son tour, dans le giron de l’Allemand Heidelberg Cement.
Dans le sillage de cet aggiornamento, c’est tout le paysage des cimenteries qui changera de dimensions et de couleurs cette année 2016.
2016, année charnière
Maintenant que le marché du ciment au Maroc semble sortir de sa somnolence, les analystes restent plutôt mitigés quant aux perspectives d’une réelle reprise en 2016. Upline Securities table sur une croissance limitée de 2% cette année.
2016, année charnière, verra la concrétisation de la fusion de Lafarge Ciments et Holcim Maroc. Une opération qui se traduira, à coup sûr, par des économies d’échelle et des synergies importantes dans les années à venir.
Dans son rapport annuel "Snapshot 2015", Upline Securities constate que «la conjoncture qui s’annonce peu favorable en ce début d’année et les enjeux sur la liquidité des donneurs d’ordre sont de nature à impacter cette dynamique modérée, notamment du segment "construction".»
2,8 milliards DH de dividendes
En dépit du contexte peu propice, le secteur cimentier coté en bourse a réussi une amélioration de 4 % de son chiffre d’affaires consolidé en 2015, à 12,15 milliards DH. Un chiffre dopé par les ventes réalisées par les deux géants de la place Lafarge Ciments et Ciments du Maroc. Alors que Holcim Maroc, avec une part de 26,6 % du CA sectoriel a vu ses revenus s’amoindrir de 2,1 % à 3,23 milliards DH.
En gros, la capacité bénéficiaire du secteur s’est accrue de 9,8 % à 2,99 milliards DH, en lien notamment avec la bonne performance de Cimar qui enregistre à ce niveau un bond de 34,4 % de son résultat net part du groupe (RNPG) à 1,08 milliard DH.
Upline Securities souligne «la dégradation sensible de 15,6 % du RNPG de Holcim Maroc, le cimentier ayant pâti d’une montée des dotations d’exploitation, d’une accentuation du déficit du résultat financier et d’un résultat non courant qui passe en territoire négatif».
Au final, le montant des dividendes distribué s’élève à 2,80 milliards DH, «correspondant à un pay-out moyen de 91,8 % contre 113,6 % en 2014».