La hausse des importations espagnoles de la céramique inquiète les producteurs marocains au moment où le Maroc subit de plein fouet la crise de l’immobilier, rapporte L’Economiste dans son édition de ce mardi 26 juin. Le journal fait ainsi remarquer que, à fin mars 2018, les volumes importés ont enregistré une hausse de 20% par rapport à la même période de 2017, soit 5,12 millions de m2. Et ce, sur les seuls trois premiers mois de 2018. De quoi susciter des interrogations chez nos industriels de la céramique, d’autant qu’il s’agit d’une tendance qui va s'accentuant depuis 2015.
Selon le quotidien, les carreaux espagnols représentent les deux tiers des importations du secteur. Pour les professionnels marocains, cette situation est une totale aberration. Notons que les carreaux importés sont aussi proposés à des prix extrêmement bas comparativement aux prix de revient des fabricants locaux.
Toutefois, l’association professionnelle de l’industrie céramique (APIC) n’a pas encore saisi les autorités pour réclamer une mesure de sauvegarde, précise L’Economiste qui ajoute que cette situation met en péril un accord signé en décembre dernier par l’APIC et l’association des professionnels de la céramique et du second œuvre (Apisa) qui mettait fin à 12 ans de conflit. En effet, cet accord impose aux importateurs de ne pas importer de carreaux espagnols à un prix inférieur à 31 dirhams/m2, alors que le journal souligne que les prix qu’ils pratiquent actuellement varient entre 17 dirhams/m2 et 42 dirhams. Un dysfonctionnement, donc, de l’accord signé par les deux parties.
Toutefois, L’Economiste fait aussi remarquer que cette hausse des importations de carreaux vient du fait que le voisin algérien a fermé ses frontières aux produits céramiques espagnols depuis janvier 2018. Ce qui a amené les opérateurs espagnols à se tourner totalement vers le marché marocain.
