Casablanca: le torchon brûle entre Lydec et le Conseil de la ville

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Le ton monte une nouvelle fois entre le directeur du service permanent de contrôle relevant de l'autorité délégante et Lydec. La société a été rappelée à l'ordre dans un courrier où il lui est rappelé les procédures à suivre concernant les appels d'offres.

Le 05/04/2016 à 12h46

La tension monte une nouvelle fois entre Lydec et le Conseil de la ville de Casablanca. Cette fois-ci, c’est la procédure adoptée dans le cadre des appels d’offres lancés par le délégataire qui fait réagir le Service Permanent de Contrôle (SPC) de la gestion déléguée, relevant de l’autorité délégante.

Selon nos informations, le directeur général du SPC vient d’adresser un courrier pour le moins agressif à la Lydec et qui a tout l'air d'un rappel à l’ordre.

Tout est parti d’une invitation adressée par la Lydec au SPC pour tenir une réunion de travail de la Commission des appels d'offres pour discuter de deux appels d’offres que veut lancer le délégataire. L’un d'eux avait même déjà fait objet de premières réunions en 2015, mais celles-ci avaient été suspendues pendant plus de huit mois, à la surprise du SPC.

Dans la lettre de son directeur, il est d’abord rappelé à la société que «les dossiers instruits par la direction des achats et de la logistique en particulier, doivent être soumis au préalable à la Direction de gestion du contrat (DGCo) pour les compléter et les rendre conformes aux dispositions du contrat de gestion déléguée».

Un appel d'offres lancé sans consentementLa lettre, que Le360 a pu consulter, ajoute que lors de précédents échanges avec le directeur général de la Lydec, ce dernier a donné ses instructions pour que la coordination et l'échange entre le SPC et Lydec, soient revus et restructurés. Il n’en est pourtant rien, à en croire le directeur du SPC. Pour ce dernier, l'envoi des dites invitations aurait du être précédé par une analyse des services compétents chez le délégataire mais cela n'a pas été le cas.

Le document dénonce également qu’un appel d’offres, relatif à l'achat de câbles électriques et qui a fait l'objet d'une réserve de la part du SPC, a pourtant été lancé. «Pour ce qui nous concerne au sein du SPC, nous considérons que le lancement de l'appel d’offres en question sans le consentement préalable du SPC, et sans le respect des dispositions contractuelles, constitue une violation des dispositions du contrat de gestion déléguée», peut-on lire dans la lettre.

Des pratiques qui entachent la transparence de la GDUne autre critique concerne la commission des appels d’offres. En principe, celle-ci doit tenir ses réunions selon le planning transmis par le délégataire 15 jours à l'avance. Le SPC regrette non seulement le fait que le planning ne lui est plus adressé, mais aussi que les invitations ne sont pas formalisées sur support papier, permettant ainsi leur classification. “Les messages email ne peuvent se substituer aux supports contractuels, et ne feront dorénavant l'objet d'aucune réponse de ma part”, insiste le DG du SPC dans sa lettre.

Pour conclure, la lettre rappelle à Lydec qu’«on ne peut accepter de cautionner des pratiques qui risquent d'entacher la transparence des choix du délégataire relatifs aux achats, et qui risquent par ailleurs, de porter atteinte à la crédibilité et à l'image de la gestion déléguée».

Cette affaire en dit long sur la relation entre Lydec et l’autorité délégante à la veille de la révision de leur contrat. Pourtant, depuis l’élection du nouveau bureau du Conseil de la ville et la réactivation des commissions de suivi de la gestion déléguée, nombre d'observateurs s’attendent à un apaisement des tensions qui ont souvent marqué la relation entre les deux parties.

Par Younès Tantaoui
Le 05/04/2016 à 12h46