En préparation des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque Mondiale et du FMI, qui auront lieu à Marrakech en octobre prochain, la ville ocre a accueilli le mercredi 7 juin une conférence régionale sur le thème de la budgétisation sensible au genre, organisée à l’initiative du ministère de l’Économie et des Finances, ONU Femmes, l’AFD et l’Union européenne.
Intervenant durant cette conférence, Aouatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, a mis en relief l’expérience du Maroc dans le domaine, rappelant les principales étapes parcourues dans ce chantier depuis son lancement en 2002, et qui a abouti à la mise en place de plusieurs mécanismes et guides de référence visant à accompagner les secteurs gouvernementaux en matière d’intégration du genre au niveau des budgets sectoriels.
«La budgétisation sensible au genre représente un mécanisme important adopté lors de l’élaboration des politiques publiques et un outil essentiel pour la réalisation de la justice et l’équité dans les finances publiques», a-t-elle ajouté, relevant que ce dispositif permet aussi de prendre en compte les besoins des femmes et des hommes, et de répondre aux besoins futurs des membres de la société.
La prise en compte de la dimension genre dans l’action publique
Dans une allocution lue en son nom, le ministre délégué chargé du Budget Fouzi Lekjaa a souligné, de son côté, que le ministère de l’Économie et des Finances s’est engagé dans une dynamique ininterrompue au service d’un accompagnement des départements ministériels et des institutions publiques pour une application et appropriation des dispositions de la loi organique relative à la loi de finances (LOF) en matière de prise en compte de la dimension genre dans leurs pratiques de programmation et de budgétisation.
Le ministre a précisé que cette dynamique s’est pleinement consolidée avec la création et l’opérationnalisation du Centre d’excellence pour la budgétisation sensible au genre en 2013 et par l’adoption de la Loi organique relative à la Loi de Finances en 2015.
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La LOF de 2015 a apporté une feuille de route bien déclinée pour réussir la prise en compte de la dimension genre dans l’action publique, a-t-il ajouté, faisant remarquer qu’en se référant à la LOF, chaque programme relevant d’un même Ministère ou d’une institution publique devrait être associé à des objectifs définis, ainsi que des indicateurs chiffrés permettant de mesurer les résultats atteints en termes de réduction des inégalités de genre
L’égalité femmes-hommes, une valeur partagée
Par ailleurs, Patricia Pilar Llombart Cussac, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de l’Union européenne au Maroc, a affirmé que l’égalité femmes-hommes constitue une valeur partagée et occupe une place de premier choix parmi les priorités inscrites dans la Déclaration Conjointe Maroc/Union européenne de juin 2019. La diplomate européenne a dans ce sens salué les réalisations accomplies par le Centre d’excellence relevant du ministère de l’Economie et des Finances, «dont l’expérience est désormais reconnue aux niveaux national et international».
Pour rappel, cette conférence, qui connait la participation de ministres, de hauts responsables de l’administration publique et des experts internationaux, vise à mettre en exergue les volets relatifs à la budgétisation sensible au genre, qui représente un dispositif essentiel pour garantir l’équité, l’efficience et l’harmonie des politiques publiques, et à intégrer cette approche dans le processus d’élaboration et d’exécution du budget en tant que partie intégrante des réalisations et réformes entreprises par le royaume durant les dernières années.