Même si les ventes de ciment, véritable baromètre pour jauger la santé du secteur du BTP, sont en hausse, les professionnels de ce dernier sont loin de se réjouir. Et pour cause, ils estiment la progression actuelle comme une simple correction d’un marché qui a trop souffert de la baisse.
C’est ce que rapporte l’Economiste dans son édition du lundi 15 juillet où la publication souligne la progression de 2,14% des ventes du ciment à la fin du semestre dernier, sans pour autant que cette hausse ne soulage les opérateurs du BTP. Et pour cause, s’il existe bien actuellement des projets dans les chantiers urbains qui boostent l’activité, ceux-ci semblent insuffisants pour satisfaire les opérateurs, ceux-ci se plaignant de l’absence de grands chantiers et de grandes commandes.
Ceci est d’autant plus important que, comme le rappelle l’Economiste, les marchés publics représentent pas moins de 80% de l’activité des opérateurs du BTP. D’ailleurs, même les chiffres de l’Association professionnelle des cimentiers (APC) confirment cette situation. Les chantiers d’infrastructures, véritables dynamiseurs du marché du BTP, ont absorbé, sur les six premiers mois de l’année, 20,36% de volumes de ciment en moins que l’année dernière.
Selon le journal, les ventes de ciment au premier semestre ont atteint 6,7 millions de tonnes, un niveau certes en hausse par rapport à l’année dernière, mais loin des niveaux enregistrés entre 2011 et 2016. Des chiffres qui confirment finalement la morosité du secteur de la construction que confirme en même temps le Haut Commissariat au plan (HCP). Selon ce dernier, le secteur connaît un ralentissement réel depuis le début de l’année, sa valeur ajoutée n’enregistrant qu’une progression de 1,1% au lieu de 1,5% début 2018. De même, les carnets de commandes des opérateurs du BTP restent peu garnis, de quoi laisser place à un certain pessimisme dans le milieu des opérateurs.