Depuis le lancement des modèles économiques de valorisation énergétique des déchets, ses retombées positives sont largement intégrés par des opérateurs économiques. Et pour cause. Les acteurs du secteur hôtelier, en plus de faire des économies, se servent de la biomasse pour décrocher des labels environnementaux. Comme c’est le cas des hôtels Kenzi, Selman ou encore le Fours Seasons, à Marrakech. Certains industriels du secteur agroalimentaire se sont également laissés tenter par ce choix écolo, à l’instar de Sothema, Alf Maghreb, Cosumar ou Lesieur Cristal…, qui sont devenus eux-mêmes producteurs de biomasse.
Les perspectives de développement sont bonnes, au regard des indicateurs qui confortent cet optimisme : Compétitivité du Kwh produit par la biomasse (environ 0,60DH dans l’industrie et 0,90 DH dans l’hôtellerie), augmentation de la production agricole impliquant une augmentation des déchets agricoles, hausse des cours de pétrole, impact environnemental très positif…
L’approvisionnement en combustible étant un élément majeur du développement de la filière biomasse, quelques entreprises, qui ont senti le bon filon, offrent cette prestation dans des conditions économiques raisonnables. C’est le cas d’AVEO Energie, leader du marché de la biomasse, qui est exclusivement BtoB. Cette jeune startup montante dans le green business veut donner une seconde vie aux déchets agricoles en leur faisant produire de l’énergie.
Elle utilise pour ça des grignons d’olives, des coques d’argan, d’amande ou des noyaux d’abricot pour produire une énergie sans carburants fossiles. «En fait, la nature du combustible utilisé peut varier, en fonction des besoins du client mais surtout en fonction de la situation géographique», explique le management de la boîte. Ajoutant : «transporter du combustible à travers le pays a un prix, c’est pourquoi nous nous associons avec des producteurs agricoles proches de nos lieux d’implantation».
Pour répondre à la demande de façon optimale, AVEO Energie exploite 14 chaufferies biomasse dans les secteurs industriels et hôteliers dans les régions de Fès, Meknès, Casablanca et Marrakech, dont 12 entièrement financées par elle. Elle a des solutions sur mesure comprenant l’installation de l’outil industriel (chaudières biomasse), l’approvisionnement en combustible, l’exploitation, la maintenance et le financement. En contre-partie, le client paie l’énergie consommée au Kwh pour une durée de 5 à 10 ans.
Pour ce qui est de l’approvisionnement en combustible, l'entreprise marocaine produit en interne pas moins de 70.000 tonnes de biomasse, par an, à base de grignon d’olives et d’autres déchets agricoles. Les retombées sont sonnantes et trébuchantes, mais aussi écologiquement quantifiable, avec 7.200 tonnes de CO2 évitées anuellement.