Bénéfices, fonds propres, dépôts… En détail, les performances du secteur bancaire marocain en 2023

Le siège de Bank Al-Maghrib, à Rabat.

Après des résultats en baisse en 2022, les banques marocaines ont réalisé d’excellentes performances l’année dernière, marquées notamment par une croissance de leurs revenus et des dépôts de la clientèle, ainsi que par le renforcement de leurs fonds propres. Les détails.

Le 26/07/2024 à 13h05

Les indicateurs étaient au vert pour le secteur bancaire marocain l’année dernière. C’est ce qu’a révélé la direction de la supervision bancaire (DSB) de Bank Al-Maghrib lors de la présentation du rapport annuel sur la supervision bancaire au Maroc en 2023, le jeudi 25 juillet à Casablanca.

Après avoir enregistré un recul en 2022, le résultat net cumulé des banques a crû de 20,4% en 2023, pour atteindre 12,7 milliards de dirhams, principalement grâce aux revenus générés par leurs portefeuilles de titres. Le produit net bancaire a également progressé de 16,5% pour s’établir à 58,4 milliards de dirhams, «sous l’effet du redressement des revenus sur les titres en portefeuilles des banques».

Amélioration des fonds propres

Même tendance observée au niveau des fonds propres, qui se sont appréciés de 3,3%, pour atteindre 162 milliards de dirhams en 2023. Une croissance «soutenue par la part des résultats affectée aux réserves en fonds propres détenues par les banques et par des opérations d’augmentation de capital», explique la DSB.

«Le secteur bancaire est resté solide avec un ratio de solvabilité moyen de 15,5% et un ratio de fonds propres de catégorie 1 moyen de 12,9% au-delà des minima réglementaires de 12% et 9% respectivement. Le ratio de liquidité moyen à court terme s’est également maintenu à un niveau confortable», souligne-t-elle.

Plus d’un milliard de dirhams de dépôts

Le rapport s’est aussi intéressé aux dépôts collectés par les banques. Au total, elles ont réceptionné des dépôts d’un montant de 1,167 milliard de dirhams, en hausse de 3,4% par rapport à 2022. Par segment, on note que les dépôts des particuliers résidents ont augmenté de 3,6%, à 620,6 milliards de dirhams, alors que ceux des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint 203,5 milliards de dirhams, en progression de 2,8%. «Cette évolution recouvre une progression des dépôts à vue et des comptes d’épargne respectivement de 5,3% et de 4,3%», indique le document.

Quant aux dépôts des entreprises privées, ils ont augmenté de 7,6%, à 239,4 milliards de dirhams, grâce à la hausse des dépôts à vue qui ont totalisé 195,1 milliards de dirhams (en hausse de 10,1%). En revanche, les dépôts des entreprises publiques ont reculé de 23% pour s’établir à 23,2 milliards de dirhams.

Domination des banques à capital privé marocain

La DSB, qui s’est également penchée sur la concentration du secteur bancaire, confirme la prédominance des cinq premières banques au Maroc dont la part, bien qu’en baisse de 0,8% par rapport à 2022, représentait 75,6% de la valeur totale des actifs du secteur en 2023. Celle des trois premières banques représentait même 61,7% de ce total, contre 61,6% en 2022.

On constate aussi que les banques à capital privé marocain ont concentré 67,2% des parts de marché l’année dernière (contre 66,5% en 2022), devant les banques à capital majoritairement public avec 21,6% (contre 22,1% en 2022), et les banques à capital majoritairement étranger avec 11,2% (contre 11,4% en 2021).

Par Elimane Sembène
Le 26/07/2024 à 13h05