Régime de change et banques participatives: tels sont les deux sujets qui ont fait débat lors de la dernière réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib, rapporte L’Economiste dans son édition du jour. Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, assure à ce propos que la feuille de route est prête pour le système de change mais qu’il faudra sensibiliser tous les acteurs aux enjeux de la migration. Cela repoussera la mise en œuvre du processus au deuxième semestre 2017. Avant cela, de nombreuses réunions sont prévues avec les différentes parties concernées. Une tournée régionale pour communiquer autour des enjeux de la transition vers le régime de change flottant est de même envisagée.
Sans pression des évolutions à l'international (remontée des taux américains, dollar fort ou évolution de l'euro), le gouverneur de la Banque centrale prévoit une stagnation du panier du dirham qui demeurera composé de 60% euro et 40% dollar durant la première phase de la transition. Dans ces conditions, toute dévaluation de la monnaie nationale est donc écartée.
Le journal précise, par ailleurs, que le passage à la flexibilité de change impactera les ménages, bien que dans une moindre mesure, compte tenu de l’accélération prévue de l’inflation en 2017. Il est donc important, pour assurer la transition du régime de change, de prendre «toutes les précautions nécessaires».
Pour ce qui est des banques participatives, les premiers agréments pourraient intervenir en cette fin d'année. Les onze banques ayant déposé leur demande doivent cependant se dépêcher de fournir à Bank Al-Maghrib les informations requises. Parmi les établissements demandeurs, trois binômes: BCP et Guidance Financial Group, BMCE Bank of Africa et Al Baraka, Crédit Agricole du Maroc et ICD, une filiale de la Banque islamique de développement.
De son côté, CIH Bank a conclu un partenariat avec QIIB et la Caisse de dépôt et de gestion. Attijariwafa bank, Emirates National Bank of Dubaï et Masar Al Rayan ont aussi sollicité un agrément pour la création d’une filiale. Pour Crédit du Maroc, BMCI et Société Générale, pas de filiale mais une fenêtre participative. Même RCI, la captive du groupe Renault, postule pour un agrément. L’Economiste va même jusqu’à avancer que les premières offres pourraient être déployées dans la foulée, au cours du premier trimestre 2017.