L’Economiste, dans son édition du jour, assure qu’il sera difficile pour les banques de passer outre la directive de Bank Al-Maghrib de geler la distribution des dividendes pour l’exercice 2019. Le journal pense que les banques vont «trouver un compromis et réduire le taux de distribution, comme dans le secteur des assurances». Il serait donc judicieux de garder ces liquidités en réserve, dans cette conjoncture où les fonds propres seront très sollicités. Le quotidien donne l’exemple de certains établissements qui se sont engagés dans un vaste programme de renforcement des fonds propres, suggérant à leurs actionnaires la conversion optionnelle de leurs dividendes en actions ou renonçant à la distribution de dividende exceptionnel.
Ainsi, avec la directive de BAM, ce sont 6,4 milliards de dirhams qui vont être préservés dans les comptes des banques. Pour le journal, il sera difficile de convaincre les petits porteurs du bien-fondé du gel des dividendes, particulièrement après l’importante baisse de la Bourse en mars.
Selon L’Economiste, les organismes de financement devraient aussi renoncer à la distribution de 372 millions de dirhams de dividendes. Les compagnies d'assurances, elles, devraient se plier aux recommandations de l'Acaps.
Le journal nous apprend qu’une quinzaine de sociétés non-financières renonceront à la distribution des dividendes au titre de l'exercice 2019. C’est notamment le cas des entreprises immobilières et de construction métallique, ou encore de celles relevant du secteur agroalimentaire. «Certaines entreprises n'ont pas encore communiqué sur l’affectation des bénéfices et la distribution des dividendes», précise le quotidien qui estime que la moitié des entreprises du Masi devrait rémunérer les actionnaires.
En attendant, le total des dividendes pour l’exercice atteint 18,7 milliards de dirhams, en baisse de 15%. «En supposant que les banques et les organismes de financement gèlent leurs dividendes, il reviendrait à 11,9 milliards de dirhams». Il faut tout de même attendre les décisions finales des banques, les ajustements des autres assureurs et le verdict de la quinzaine d'entreprises qui ne s'est pas encore prononcée.