Bank Al-Maghrib n'a pas l'intention de rationaliser le crédit

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Revue de presseKiosque360. La banque centrale donne une possibilité aux banques: réajuster leur tolérance au risque. Le secteur devrait faire les mêmes efforts qu'en 2020 en fonction du secteur. Explications.

Le 16/12/2020 à 21h55

De nombreuses incertitudes entourent toujours les prévisions économiques mondiales. Dans son édition du jeudi 17 décembre, L’Économiste annonce que la banque centrale se montre plus pessimiste quant à l'ampleur de la récession, la plaçant désormais à 6,6% en 2020, tout en maintenant inchangées ses perspectives pour 2021 à 4,7%, en dépit de la disponibilité prochaine de vaccins anti-Covid-19.

Le quotidien spécialisé assure que si son arrivée éclaircit quelque peu l'horizon, la crise sanitaire laissera des traces, en particulier pour les entreprises. Un bon nombre d'entre elles auront du mal à se remettre du choc de la Covid-19, alors que certaines mesures de soutien vont se terminer à fin décembre.

Le quotidien estime que les banques devraient faire face à une vague de demandes d'amortissement sur des crédits Damane Oxygène, d'une durée de cinq ans, accordés en urgence aux entreprises au second trimestre pour faire face à leur charges courantes. A cela, s'ajoute le crédit Damane Relance, dont la date limite d'octroi est fixée au 31 décembre avec un délai de 12 mois pour effectuer le tirage.

Même avec ces mesures, L'Économiste affirme que les banques ont tout de même enregistré 9,7 milliards de DH de créances en souffrance supplémentaires depuis le début d'année, pour porter leur stock à 80 milliards de DH à fin octobre, ce qui fait flamber le coût du risque du système bancaire dans son ensemble, et donc rogner leur rentabilité.

"D'où une crainte sur le durcissement des conditions d'octroi du crédit dans les prochains mois", explique le quotidien, d'autant que les prêts de soutien aux entreprises (Damane Oxygène et Relance) vont hypothéquer la capacité d'endettement des entreprises.

L'Économiste soutient que Bank Al-Maghrib veut s'assurer que les entreprises viables pourront toujours avoir normalement accès au crédit bancaire. Il faudra, pour ce faire, des instruments de soutien aux fonds propres pour renforcer la capacité d'investissement des entreprises. D'où l'importance du Fonds Mohammed VI, qui devra jouer un rôle crucial en soutenant le haut du bilan des entreprises industrielles, et en renforçant leurs capacités d'endettement.

Par Rachid Al Arbi
Le 16/12/2020 à 21h55