Bank Al-Maghrib: l’investissement et l’emploi font du surplace dans le secteur industriel

Un opérateur dans un atelier de fabrication mécanique. (Photo d'illustration)

L’investissement et l’emploi n’arrivent pas à reprendre dans les entreprises opérant dans le secteur industriel. C’est l’un des constats relevés par le dernier sondage effectué par Bank Al-Maghrib auprès des industriels durant le premier trimestre 2024.

Le 01/05/2024 à 12h02

Les entreprises opérant dans le secteur industriel n’arrivent pas à relancer leurs investissements ni leurs emplois. C’est ce qui ressort des résultats de la dernière édition trimestrielle de l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib (BAM).

Selon ce document, 58% des chefs d’entreprises sondés indiquent ainsi que leurs dépenses d’investissement ont stagné au premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, et 22% d’entre eux évoquent même une baisse de ces dépenses.

Le recul de l’investissement aurait touché notamment les branches de l’électrique et électronique, la chimie et parachimie et la mécanique et métallurgie. En revanche, dans les branches de l’agroalimentaire et celle du textile et cuir, les dépenses d’investissement auraient augmenté selon les patrons interrogés. Pour ce deuxième trimestre, trois industriels sur cinq anticipent une stagnation de leurs dépenses d’investissement, et plus d’un sur quatre va jusqu’à prédire une hausse.

Même constat au chapitre de l’emploi. Les effectifs ont stagné selon près de trois quarts des industriels sondés, et baissé selon 18% d’entre eux. Cette évolution a concerné les branches de l’agroalimentaire et de l’électrique et électronique, celles de la chimie et parachimie, du textile et cuir et de la mécanique et métallurgie. Pour le trimestre en cours, plus de deux tiers des industriels prévoient une stagnation des effectifs, 20% parient sur une baisse et seulement 13% anticipent une hausse.

La faiblesse de la demande et l’informel freinent la production

D’autres constats ressortent des résultats du sondage de BAM auprès des industriels au premier trimestre. Ainsi, pour les conditions de production, l’approvisionnement en matières premières a été jugé normal par plus de trois quarts des industriels interrogés, et difficile par près d’un quart d’entre eux.

Les principaux freins limitant le développement de la production sont, selon les entreprises, l’insuffisance de la demande, les coûts élevés des intrants et l’accentuation de la concurrence particulièrement de l’informel. Les coûts unitaires de production sont en hausse dans toutes les branches d’activité, à l’exception de cette du textile et cuir, où ils auraient plutôt reculé, et celle de l’électrique et électronique où ils auraient stagné.

24% des industriels jugent le climat des affaires défavorable

Concernant la situation de trésorerie, elle est qualifiée de normale par 69% des chefs d’entreprises et de difficile par 22% d’entre eux. L’accès au financement bancaire est jugé normal par deux tiers des industriels et difficile par 30% d’entre eux. Le coût du crédit stagne selon 70% des entreprises et est en hausse selon 28% d’entre elles.

Ces différents résultats ont pesé sur le climat des affaires qui est qualifié de normal par 68% des entreprises au premier trimestre de l’année en cours (contre 73% au dernier trimestre de 2023) et de défavorable par 24% d’entre elles (contre 20% un trimestre plus tôt).

Par Lahcen Oudoud
Le 01/05/2024 à 12h02