Bank Al-Maghrib offre une bouffée d’oxygène aux banques. Dans son édition du jour, L’Economiste annonce que la libération par la Banque centrale de la totalité de la réserve obligatoire en faveur du système bancaire «va permettre d’injecter immédiatement plus de 12 milliards de dirhams dans le système et ainsi soulager les trésoreries bancaires qui ont été fortement impactées par les mesures (reports d’échéances de crédits, Damane oxygène…) pour lutter contre la pandémie du Covid-19». Le journal va plus loin, ajoutant que «le besoin des banques en cash s’est fortement creusé pour culminer à 93,8 milliards de dirhams en moyenne mensuelle en avril et mai». La raison: la hausse exceptionnelle de la monnaie fiduciaire suite, notamment, à la distribution des aides aux ménages.
Selon le quotidien, BAM a, pour faire face à la situation, déployé un certain nombre de mécanismes d’assouplissement. A commencer par l’extension de la liste des actifs admis en collatéral à l’ensemble des instruments de refinancement disponibles en dirhams et en devises. Mais cela ne se fera pas sans contrôle puisque BAM précise, comme le relève L’Economiste qu’elle «veillera, plus que par le passé, à la transmission de ses décisions à l’économie réelle».
BAM a également allégé les règles prudentielles, comme le fait savoir le journal, pour renforcer la capacité de prêts des banques. Les banques peuvent ainsi utiliser, en cas de nécessité, au cours du deuxième trimestre 2020, les coussins de liquidité, constitués sous forme d’actifs liquides de haute qualité en deçà du ratio minimum du LCR fixé à 100%. Elles peuvent aussi surseoir au provisionnement des crédits qui feront l’objet d’un moratoire par les banques, et relâcher, sur une période de 12 mois, le coussin de fonds propres de conservation à hauteur de 50 pbs, ramenant les ratios minimums réglementaires à 8,5% pour le ratio de fonds propres de catégorie 1 et 11,5% pour le ratio de fonds propres de solvabilité.