Est ce la fin de l’embellie pour les comptes extérieurs du royaume ? Une mauvaise nouvelle pour la balance commerciale est tombée ce mardi, suite à l’accord annoncé entre quatre des plus grands exportateurs mondiaux de pétrole pour un gel de leur production à son niveau de fin janvier.
Selon les agences AFP et Reuters, l’Arabie Saoudite, la Russie, le Venezuela et le Qatar ont en effet pris la décision en marge d’une réunion des ministres du pétrole tenue ce mardi matin, dans l’objectif de soutenir les cours de l’or noir tombé à leur plus bas niveau depuis plusieurs années.
Depuis que ceux-ci ont commencé à chuter, il y a 18 mois, le Maroc faisait en effet partie des pays qui s’en réjouissaient. Ainsi sur l’exercice 2015, le royaume a pu économiser plus de 25 milliards de DH sur sa facture énergétique. La baisse des cours a également eu pour conséquence de mieux faire passer les projets de décompensation puis de la libéralisation des hydrocarbures vu que le contexte permettait une baisse des prix à la pompe.
Aujourd’hui donc, tout porte à penser à un revirement de tendance. D’ailleurs, en marge de la tenue de la réunion entre les quatre pays dans la matinée de mardi, les cours du baril de Brent gagnaient déjà près de 5% comparativement aux cours observés la veille.
La seule lueur d’espoir vient aujourd’hui de l’Iran. En effet, l’accord conclu entre les quatre pays est conditionné à un engagement de tous les grands exportateurs, membres et non-membres de l’OPEP, pour geler également leur production. Or, aujourd’hui, le marché du pétrole connaît un évènement de taille, celui du retour de l’Iran comme pays fournisseur, après la levée de l’embargo qui lui a été imposé jusqu'en janvier dernier.
Selon les spécialistes internationaux, convaincre l’Iran de renoncer à faire de l’exportation de pétrole un moyen pour accélérer son développement économique après tant d’années d’embargo risque d’être une mission difficile.
En tout cas, si le Maroc craint l’impact d’une hausse éventuelle des cours sur sa balance commerciale, il pourrait néanmoins en tirer profit en matière d’exploration.
Ce n’est en effet un secret pour personne qu’en période de cours bas, les compagnies pétrolières ont tendance à réduire significativement leurs investissements dans l’exploration. Or, le Maroc est aujourd’hui fortement engagé dans ce domaine mais le maintien des prix à un niveau bas menace, selon plusieurs experts, la stratégie du royaume en matière de prospection.