La Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) attend toujours son contrat-programme avec l’Etat. Une situation qui n’est pas sans impact sur l’entreprise. La Vie Éco, qui s’intéresse au sujet dans sa publication en kiosque ce vendredi, rapporte qu’en dépit de la réunion tenue en mars dernier avec sa tutelle, ADM n’a pas encore de visibilité sur la conclusion de son nouveau contrat-programme.
L’hebdomadaire rappelle que les négociations ont débuté depuis 2016, sans grand succès, et que le nouveau contrat-programme, censé faire suite au précédent arrivé à terme la même année, devrait introduire plusieurs nouveautés, notamment en matière de financement des investissements (option de Partenariat Public-Privé), ouverture du capital aux institutionnels et aux capitaux privés).
Mais, là où le bât blesse, c’est qu’ADM n’entend faire aucune concession sur l’exploitation de son réseau d’autoroutes. Selon La Vie Éco, dire oui à un financement privé voudrait dire qu’ADM accepte de renoncer à une part importante de sa rentabilité générée par l’exploitation du réseau, et d’autre part, cela voudrait dire aussi que la société devra s’imposer une profitabilité rémunératrice et récurrente. La bonne dynamique que retrouve peu à peu l’entreprise publique, avec des résultats financiers en amélioration, a convaincu le top management de ne pas céder.
En 2019, indique La Vie Éco, ADM ambitionnait d’investir 1,46 milliard de DH pour élargir son réseau, qui a atteint déjà 1800 Km. Notons que plusieurs projets sont en cours dans ce sens. Il s’agit notamment de l’autoroute reliant Tit-Mellil à Berrechid (29 Km) avec un investissement de 1,5 milliard de DH, l’autoroute continentale Casablanca-Rabat (60 Km et un investissement de 2,8 milliards de DH), le triplement de l’autoroute de contournement de Casablanca sur 31Km (850 millions de DH), le triplement de l’autoroute reliant Casablanca à Berrechid (26 Km)…
L’hebdomadaire précise que d’autres projets sont en instance dont certains datant de 2018, mais que leur financement ne peut plus être exclusivement assuré par les fonds de l’Etat. Ce qui veut dire qu’ADM doit aujourd’hui trouver un montage financier prenant en considération à la fois son niveau d’endettement, ses engagements en matière d’investissements, de l’échéancier des réalisations, des intérêts financiers des entités qui pourraient participer au financement, et aussi de sa propre rentabilité.