Le groupe, qui envisage de recourir à des prêts bancaires garantis par l'Etat après avoir été dégradé par les agences de notation, a brûlé 5,5 milliards de cash sur trois mois pour la seule activité automobile. Celle-ci disposait toutefois encore de 10,3 milliards de réserves de liquidités à fin mars, a souligné Renault dans un communiqué jeudi.
"C'est très confortable", a commenté la directrice générale par intérim, Clotilde Delbos, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. Elle a estimé que le recours à des prêts garantis par l'Etat représentait "seulement un filet de sécurité (...), rien de plus" et que celui-ci se justifiait par les inconnues sur la durée de la crise et le rythme de la reprise.
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Selon Mme Delbos, ce recours aux garanties de l'Etat ne remet pas en cause le plan d'économies de deux milliards d'euros sur trois ans qui doit être annoncé en mai et qui pourrait inclure des fermetures de sites. La seule condition fixée par le gouvernement français est le renoncement aux dividendes cette année, déjà annoncé par Renault, a-t-elle souligné. Le constructeur français, qui a enregistré l'an dernier ses premières pertes en dix ans, avait vu début avril sa notation abaissée au rang d'investissement spéculatif par Standard and Poor's.
Les volumes de ventes mondiales du constructeur aux cinq marques (Renault, Dacia, Lada, Renault Samsung Motors et Alpine) ont chuté de 25,9% à 672.962 véhicules, dans un marché qui a lui-même dégringolé de 24,6% de janvier à mars. Le groupe a ainsi pu maintenir sa part de marché de 4,1%.
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Comme ses concurrents, Renault a suspendu ses activités dans la plupart des pays au cours du mois de mars, dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Un lent redémarrage est en cours sur certains sites industriels européens alors que plusieurs usines ont déjà repris l'activité en Russie, en Roumanie, au Portugal et en Espagne.
Pour la première fois de son histoire, Renault a écoulé plus de véhicules en Russie (115.713) qu'en France (110.467) sur ces trois premiers mois. Le phénomène s'explique essentiellement par le confinement plus tardif en Russie, la France ayant vocation à redevenir le premier marché du groupe en sortie de crise.
En Europe, les volumes du groupe ont chuté de 36%. La marque Dacia a particulièrement souffert avec des immatriculations en recul de 44,5%.