Automobile: les équipementiers n’entrevoient pas le bout du tunnel

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Revue de presseKiosque360. L’après-crise sanitaire risque d’être critique pour le secteur de l'automobile. Les équipementiers pourront certes redémarrer, mais les usines ne tourneront qu’à 50%.

Le 01/04/2020 à 21h14

Tout l’écosystème automobile est touché par la crise du coronavirus. Cependant, l’arrêt d’activité des constructeurs n’est pas ce qui inquiète le plus les opérateurs, affirme L’Economiste dans son édition du 2 avril. Le journal explique ainsi que «des plans sont mis en place pour la reprise de la production, avec des procédures bien ficelées, même si l’opération risque d’être tendue pour certains». Mais, contrairement au redémarrage des machines qui ne devrait pas poser problème, le retour des travailleurs rentrés dans leurs villes d’origine s'annonce plus difficile. «La gravité de la situation dépendra surtout de la durée du confinement et donc de la suspension de l’activité. Les aides de l’Etat avec une indemnité de 2.000 dirhams pour les arrêts temporaires de travail est la bienvenue, même si elle est n’est pas suffisante», ajoute le quotidien qui estime que l’offre d’appui n’est adaptée qu’aux personnes payées au SMIG, et non aux ouvriers qualifiés et cadres. Les entreprises seront obligées de compenser pour maintenir les niveaux de salaires, tant que faire se peut. Plus la crise sanitaire sera longue, plus le risque d'asphyxie des sociétés sera élevé, le secteur ne dégageant que de faibles marges de «5% dans le meilleur des cas», souligne le journal.

Quand bien même la production serait relancée, il faudra des années à la demande dans le secteur automobile pour retrouver le niveau antérieur à la crise, puisque les comportements d’achat des ménages seront recentrés sur des dépenses primaires. Les usines des équipementiers risquent de ne plus tourner qu'à 50% de leur capacité, donc à perte. Une perte qu’il est pour le moment difficile d'évaluer tant que la durée d’arrêt des usines automobiles n’est pas connue. Il est donc plus difficile encore de prévoir un scénario de sortie de crise.

Par Rachid Al Arbi
Le 01/04/2020 à 21h14