L'assurance méconnaît la crise et semble peu affectée, en 2016, par le ralentissement économique. Le secteur a ainsi renoué avec des taux de progression à deux chiffres: 15,4%, soit plus de dix fois la croissance du PIB, souligne L'Economiste dans son édition du 31 mars.
Les primes émises se sont établies à 35,1 milliards de DH, tirées en particulier par l'assurance vie et capitalisation. Cette branche a évolué de 35,4%, passant de 10,5 milliards de DH en 2015 à 14,2 milliards de DH en 2016. Un résultat exceptionnel, qui s'explique par l'externalisation d'une caisse interne du groupe Banque populaire chez la mutuelle Taamine Chaabi. Ce qui a permis aussi de porter le chiffre d'affaires de cette mutuelle à 2,7 milliards de DH contre 209,6 milliards de DH. Même sans cette opération exceptionnelle, l'assurance vie aurait progressé de 17%.
Deux axes se distinguent au niveau de cette branche: les assurances individuelles et la capitalisation. Elles ont progressé respectivement de 20,3% et 136,6%. Les primes assurances individuelles ont atteint 7,5 milliards de DH, alors que celles liées à la capitalisation sont à 3,9 milliards de DH.
Ces performances sont aussi à mettre sur le compte de la bancassurance. Les banques sont devenues plus agressives et une prise de conscience par rapport à l'épargne retraite s'est opérée. Il faudra certainement attendre les prochains exercices avant de pouvoir confirmer cette tendance.
En tout cas, le rôle de la bancassurance pourrait croître davantage puisque les banques devraient être autorisées à distribuer d'autres produits d'assurance, comme cela est prévu dans le projet de refonte du livre IV du Code des assurances. Toujours au ministère des Finances, ce projet devrait accorder aux établissements de crédit la possibilité de distribuer les assurances de personnes, des produits d'assistance, l'assurance crédit, la multirisque d'habitation, ainsi que les garanties liées aux cartes de crédit et aux moyens de paiement.