Nouveaux rebondissements dans l’affaire des tapis confectionnés de manière industrielle, nous apprend L’Economiste dans sa livraison de ce mercredi 6 octobre. Le journal rapporte ainsi que certains opérateurs comme Aleptex, premier producteur national, alertent sur leur difficulté financière, et assurent vivre des temps difficiles et craindre pour leurs emplois.
L’alerte lancée par ces opérateurs intervient alors que le ministère de l’Industrie enquête sur une présumée concurrence déloyale des tapissiers égyptiens, jordaniens et chinois. Le quotidien souligne que les importations ont doublé entre 2017 et 2019. « Dans ce contexte, la baisse forcée des prix ne permet pas à la branche de production nationale de réaliser des marges bénéficiaires nécessaires à sa survie», indique le journal, citant le rapport ministériel justifiant l’ouverture d’une enquête. Ce qui justifie le vibrant appel des producteurs nationaux à prendre des mesures d’urgence, même si l’enquête du ministère de tutelle est toujours en cours.
L’Economiste rappelle que cet appel intervient dans le cadre de leur plainte antidumping déposée fin 2020 au ministère. L’AMITH a d’ailleurs pointé du doigt les importations en provenance des trois pays précités et le risque que cela fait peser sur le secteur.
Notons que le département du Commerce extérieur doit justifier légalement l’existence d’une menace de dommage. Le quotidien rappelle que l’accord antidumping du Gatt engage le Royaume du Maroc en matière de commerce international, ajoutant que les décisions du gouvernement risquent d’être attaquées devant l’Organe de règlement des différends. Cette entité, qui relève de l’OMC, a dû intervenir en 2018 dans les cas des cahiers scolaires tunisiens et de l’acier turc. Pour L’Economiste, l’Exécutif ne semble pas perdre de vue ce passif litigieux dans le traitement de l’affaire des tapis. «C’est aux producteurs menacés d’apporter la preuve d’un dumping, d’un dommage réel ou d’une menace de dommag », précise une source citée par L’Economiste, qui ajoute que les enquêteurs sont tout de même tenus de préciser les raisons du choix de la méthodologie utilisée pour établir les marges de dumping pouvant conduire à l’application d’une nouvelle taxe douanière provisoire.