C'est désormais définitif. La mesure de sauvegarde préférentielle sur les importations de produits de textile et d'habillement en provenance de Turquie vient d’être actée, rapporte L’Economiste dans son édition du 28 septembre. Le journal assure même que celle-ci s’étendra jusqu'en 2021.
Il sera ainsi appliqué un droit additionnel ad valorem équivalent à 90% du taux fixé dans le cadre du droit commun pour les importations textiles en provenance du pays d’Erdogan.Parmi les produits concernés, le quotidien cite les filaments synthétiques ou artificiels, les fibres synthétiques ou artificielles discontinues, les tapis et autres revêtements de sol en matières textiles, les tissus spéciaux, les surfaces textiles touffetées, les dentelles, les tapisseries...
L’objectif de ce protectionnisme est de venir en aide à l'industrie locale qui souffre de la concurrence turque, «laquelle bénéficie d'un accès préférentiel sur le marché en raison de l'accord de libre-échange». Le journal prévoit un bond de 175%, entre 2013 et 2017, des exportations turques de produits finis de textile et habillement vers le Maroc. L’Economiste estime toutefois que «l'effet de cette mesure de sauvegarde est réduit, surtout avec la dépréciation de la livre turque».
En dépit de la mise en place de ces mesures, il n’est pas dit que le protection tarifaire suffise à elle seule à résoudre les problèmes de compétitivité structurelle des opérateurs locaux. L’Economiste relève ainsi «une baisse importante des activités industrielles et une réduction du temps de travail» entraînant «l’accélération du mouvement de désindustrialisation», sachant que le marché représente «une réelle opportunité pour l'avenir de l'industrie textile». Il faudra donc taper sur la table pour adopter une «mesure forte et immédiate», à l'exemple d'une mesure fiscale, pour combler le gap de compétitivité. Il est ainsi proposé une TVA réduite permettant aux opérateurs d'être compétitifs par rapport aux importations informelles.
Il faut rappeler que, sur les 44 milliards de dirhams de chiffre d’affaires du secteur, une bonne partie est tirée de la contrebande.