«Je ne m’attendais pas à voir autant de journalistes assister à cette conférence». C’est sur cette petite note d’humour qu'a démarrée la conférence de presse tenue cette après-midi au ministère des Finances. Et les représentants des médias n’étaient pas les seuls à répondre présents à ce rendez-vous: tous les grands banquiers de la place -Othman Benjelloun, président du groupement professionnel des banques dy Maroc, en tête- étaient aux côtés de l’argentier du royaume. Et pour cause, l’événement valait bien le déplacement: il s’agissait de faire le bilan de l’opération de l’amnistie des changes qui a pris fin le 31 décembre dernier.
«Jamais une expérience d’amnistie n’a réalisé un succès aussi important, grâce à la mobilisation sans précédent du secteur bancaire et à l’engouement des déclarants», déclare Mohamed Boussaid. Effectivement, cette opération qui a donné l’occasion aux Marocains de régulariser leurs avoirs et liquidités détenus à l’étranger en infraction à la réglementation des changes a abouti à un montant de déclarations de l’ordre de 27,85 milliards de dirhams. Dans le détail, 18.973 personnes ont déclaré pour 9,56 milliards de biens immeubles, 9,87 milliards d’actifs financiers et 8,42 milliards d’avoirs liquides.
Au delà de cette manne qui permettra de renforcer la position extérieure nette du royaume, la contribution libératoire assortie à cette amnistie a permis de collecter plus de 2,3 milliards de dirhams. Comme prévu par la loi de finances, cette recette fiscale sera affectée au fonds de cohésion sociale. «C’est un bonus qui nous permettra d’aller encore plus vite dans la mise en œuvre des programmes sociaux prévus par le gouvernement comme Tayssir ou Ramed», souligne Mohamed Boussaid, pas peu fier d’avoir multiplié par plus de 5 les prévisions de déclarations relatives à cette amnistie des changes.