Aïd Al-Adha: voyage au cœur de Matarka, parmi les éleveurs des très convoités moutons «Beni Guil»

Des éleveurs de la race ovine Beni Guil, dans les confins de l'Oriental.

Le 02/06/2024 à 20h24

VidéoMatarka, commune relevant de la province de Figuig, est réputée pour son élevage des moutons «Beni Guil», une race ovine dont la viande est prisée pour sa tendreté et son goût. Cependant, les éleveurs se trouvent actuellement confrontés à nombre de problèmes qui mettent en péril la pérennité de cette activité ancestrale.

Entre sécheresse, tempêtes de sable et coûts de production en nette hausse, les éleveurs de moutons Beni Guil à Matarka, commune relevant de la province de Figuig, luttent chaque jour pour maintenir à flot leur activité, perpétuation d’une longue tradition dans la région.

«Notre région souffre d’un problème de sécheresse récurrente et de tempêtes de sable. Ces conditions climatiques extrêmes rendent l’élevage particulièrement difficile. En effet, l’absence de précipitations suffisantes entraîne une rareté des ressources en eau et en fourrage, indispensables à la survie du bétail. Les coûts de production s’envolent, que ce soit pour l’alimentation du bétail ou pour l’acheminement de l’eau», explique Mohamed Labyad, éleveur local.

Notre interlocuteur ajoute que les éleveurs peinent à maintenir leur activité, plusieurs bêtes ayant succombé aux conditions extrêmes. Et les défis ne sont pas uniquement climatiques. «Les coûts de production sont en constante augmentation, rendant notre travail non seulement difficile, mais aussi de moins en moins rentable», poursuit-il.

Malgré les difficultés, la race Beni Guil demeure une source de fierté pour la région. «C’est une race ovine d’une qualité exceptionnelle, reconnue pour ses multiples spécificités. Cela justifie pleinement la mise en place de mesures de soutien pour sa préservation», insiste Mohamed Labyad.

Appelée localement «Daghma» ou «Hamra», cette race tient son nom des tribus des Beni Guil, établies sur les hauts plateaux de la région de l’Oriental, notamment à Bouarfa, Tendrara, Figuig et Jerada. Quant à la particularité de la viande de ces moutons, elle provient de leurs zones de pâturage: ici, les bêtes ont pour habitude de brouter des herbes aromatiques, notamment le fameux «Chih».

Abdelhadi Labyad, un autre éleveur, souligne l’attractivité de cette race: «La viande de Beni Guil est exquise, prisée par les connaisseurs et nos clients, dispersés dans les quatre coins du pays, en témoignent. Malgré les aléas climatiques, notre clientèle reste fidèle.»

Par Mohammed Chellay
Le 02/06/2024 à 20h24