Longtemps considérés comme le porte flambeau du secteur agricole marocain à l’export, les agrumes sont pourtant aujourd’hui face à un constat désolant. Ils sont vendus à l’export à un prix moyen couvrant à peine le frais d’approche!
C’est l’Economiste qui rapporte ce constat dans son édition du lundi 8 juillet en Une. Selon la publication, les exportations d’agrumes n’ont rapporté en 2018 que 5.770 dirhams la tonne, un niveau de prix qui couvre à peine les coûts du conditionnement, du fret et de mise en marché. Ceci ne tient pas compte, évidemment, des frais de cueillette et de transport entre le verger et la station de conditionnement.
Face à cette situation, c’est donc bien les producteurs qui trinquent, avec des recettes nettement en baisse, d'autant que 60% d’entre eux n’ont d’autre choix que de passer par les stations de conditionnement, ce qui naturellement augmente leurs coûts. Pourtant, cette situation est loin d’être surprenante. Comme le rappelle le journal, les agrumiculteurs redoutaient déjà le pire au lancement de la dernière campagne agricole, puisqu’ils s’étaient déjà plein d’une baisse consistante de la rentabilité de leurs vergers.
Les raisons de ces inquiétudes: la stagnation de l’export par rapport au rythme de production local et des prix faibles. Mais rares étaient ceux qui s’attendaient à une baisse aussi drastique des prix au niveau des marchés internationaux, ce qui rend la situation actuelle des agrumiculteurs pire que ce à quoi s’attendaient les plus pessimistes d’entre eux.
Alors que la rentabilité du secteur devrait principalement résulter des performances à l’export, des sources professionnelles citées par l’Economiste pointent du doigt la politique des opérateurs à l’export. Tandis que l’Etat et les producteurs font des efforts considérables, les exportateurs eux ne fournissent pas les efforts escomptés en matière d’ouverture sur les marchés et de consolidation des positions acquises.
Hormis les critiques, ce qui est sûr, c’est que si les agrumes marocains continuent à évoluer dans pareil contexte, c’est la performance de tout le secteur agricole à l’export qui risque d’être impacté… et lourdement!