Agréments: la tutelle relance enfin la réforme du transport de voyageurs

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Revue de presseKiosque360. Le département d’Abdelkader Amara s’est enfin décidé à ressusciter le projet de réforme du secteur du transport de voyageurs, plus de quatre ans après le blocage.

Le 03/02/2019 à 20h08

C’est un vieux dossier que ni le gouvernement Benkirane I, ni Benkirane II, n’ont réussi à résoudre. Il est aujourd’hui ressuscité par le gouvernement El Othmani.

Dans son édition du lundi 4 février, l’Economiste rapporte qu’Abdelkader Amara, le ministre de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau vient de convier pas moins de cinq fédérations professionnelles à une réunion pour leur présenter sa vision de la réforme du secteur des transports de personnes. La publication s’étonne de la date de cette réunion, qui intervient plus de quatre ans après l’expiration de l’ultimatum que la tutelle avait fixé pour les transporteurs avant d’appliquer de manière unilatérale les dispositions du contrat programme qu’ils avaient refusé de signer.

Visiblement, cette initiative a pour principal but de relancer le processus de réforme du secteur du transport de voyageurs, laquelle a été bloquée toutes ces années. Une source patronale évoque même que les points qu’espère débattre le ministre avec les professionnels concernent les modalités d’accès et de sortie du secteur, l’épineuse question de la location des agréments, la qualité ainsi que la sécurité du transport de voyageurs.

Sur la question des agréments, le journal explique que cela reste le point nodal dans ce secteur, surtout après la publication, en 2012, de la liste de l’ensemble de leurs détenteurs. Depuis, ajoute la même source, de nombreux bénéficiaires, dont l’identité a été rendue publique, ont soit vendu leurs agréments, soit constitué des sociétés pour devenir moins visibles. Cela n’empêche qu'à ce jour, la majorité des agréments font l'objet de location.

Pour résoudre la problématique des agréments, plusieurs pistes ont déjà été proposées par les professionnels. La première est la constitution d’un fonds étatique pour racheter l’ensemble des agréments selon des modalités bien définies, avant de les louer aux opérateurs. Cette hypothèse avait déjà été prise en compte dans le cadre du projet de loi de finances 2013, avant d’être finalement refusée par les parlementaires.

La deuxième idée abonde dans le même sens, à la différence que le fonds en question soit créé par le secteur privé, tout en bénéficiant d’une garantie de l’Etat. Mais cette idée ne semble pas faire l’unanimité auprès des professionnels, certains d’entre eux craignant que l’échec de la réforme des gares routières, ou justement le privé et l’Etat ont été associés, ne se répète.

Une autre hypothèse devrait être étudiée lors de la réunion entre les fédérations et le ministre. Elle propose la création du fonds à partir du budget réservé au programme de renouvellement du parc des autocars et que cet argent serve à racheter les agréments avant de les mettre sur le marché sur la base d’appels d’offres.

C’est dire que les scénarios de sortie de crise sont nombreux. Il reste maintenant à savoir si les différentes parties prenantes trouveront un terrain d’entente pour débloquer une réforme qui devait déjà être amorcée il y a plus de quatre ans.

Par Fayza Senhaji
Le 03/02/2019 à 20h08