Anas Alami et Ali Ghannam, les anciens dirigeants de la CDG et de la CGI, siègeront bientôt sur le banc des accusés de la Chambre criminelle de la cour d'appel de la ville de Fès.
«Le procès démarre mardi 14 mars. Les inculpés sont poursuivis pour les mêmes chefs d’inculpation que ceux retenus durant l’instruction», précise brièvement à le360, Abdelatif Ouahbi, l’un des avocats de la défense d'Anas Alami.
Rappelons que les deux anciens patrons du groupe CDG sont accusés «de dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux, escroquerie, abus de confiance et constitution de bande criminelle».
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Vingt-sept personnes ont été ainsi auditionnées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), dans le cadre de cette affaire.
Anas Alami et Ali Ghannam sont poursuivis en état de liberté provisoire par le juge d’instruction auprès de la cour d’appel de Fès.
Pour l'anecdote, le 27 juin 2015, Anas Alami s’est même vu remettre son passeport, à la veille des vacances d’été. Le juge d’instruction le lui avait retiré le 30 septembre 2014.
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Le 16 octobre 2014, dans la soirée, la procédure d’instruction a été lancée. Après plus de trois ans de procédure, le juge d’instruction a finalement émis son ordonnance de renvoi. Le feuilleton judiciaire peut dès à présent commencer.
Rappel des faits. Durant le mois d’août 2014, le scandale éclate. A l’origine, le projet immobilier Madinat Badis à Al Hoceïma, les propriétaires mécontents, adressent leurs doléances au roi Mohammed VI.
Une enquête est ouverte et met en cause autant les dirigeants du bras immobilier de la CDG que cette dernière en tant que maison-mère.
Il faut dire que le rapport de la Cour des comptes de 2009 avait ouvert la brèche. Les limiers de Driss Jettou avaient souligné des dysfonctionnements relatifs, notamment à la gestion de la CDG et de ses filiales.
Il se trouve que les défaillances soulevées par le document enregistrent sur des pertes engendrées par des opérations d’investissement estimées infructueuses. Le rapport porte aussi sur la période où Anas Alami, n'était pas encore DG de l'établissement.
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En 2013, lorsque le DG de la CDG avait été auditionné en commission parlementaire des finances, les élus, en se basant sur le conclusions du rapport de la Cour des comptes, l'avaient notamment interrogé sur la perte sèche des 3,7 milliards de dirhams, suite à l’entrée de la CDG dans le capital du Club Med et sur les opérations comme les stations balnéaires de Lixus, Saadia et Mazagan…
Ces choix de projets d'investissement datent du précédent top management, à l'époque où Mustapha Bakkouri, actuel patron du Masen, présidait aux destinées de la CDG.
A l'époque de la commission parlementaire, l'absence de texte réglementaire n'avait pas permis la constitution d'une commission d'enquête parlementaire.